Eglises d'Asie

Deux hauts dirigeants provinciaux de l’Eglise bouddhique officielle démissionent de leurs postes

Publié le 18/03/2010




Selon des informations émanant du Bureau international d’information bouddhiste (13), les deux plus hauts dirigeants de l’Eglise bouddhique (patronnée par l’Etat) pour la province de Lâm Dông, viennent d’envoyer une lettre de démission aux autorités civiles de la province, ainsi qu’aux diverses instances régionales de leur Eglise. Il s’agit du vénérable Thich Tu Man, responsable du Comité administratif provincial, et de son adjoint, le vénérable Thich Tâm Thanh. L’un et l’autre ont présenté leur démission et résilié leurs diverses fonctions au sein de l’Eglise bouddhique du Vietnam.

Ces démissions sont en rapport avec les pressions gouvernementales qui s’étaient exercées contre ces religieux de l’Eglise d’Etat au moment de l’affaire du vénérable Thich Minh Dao (14). Peu de temps auparavant, en effet, le 30 octobre 1996, la police de la province de Lâm Dông avait arrêté le vénérable Thich Minh Dao, après une campagne calomnieuse contre lui dans la presse officielle. Le religieux arrêté était supérieur de la pagode de Long Tho Tinh Viên à Dalat, pagode fréquentée par de nombreux fidèles qui venaient y pratiquer une forme de méditation proche de celle du Zen. Douze jours après l’arrestation, des policiers avaient investi les locaux de la pagode et les avaient totalement détruits.

Avant que ces opérations policières n’aient lieu et pour les préparer, les autorités civiles exercèrent de fortes pressions contre le dirigeant religieux provincial, le vénérable Thich Tu Man. Il fut en particulier obligé, le 24 octobre, d’écrire une lettre portant les références 59/BC-BTS, dans laquelle il accusait le religieux Thich Minh Dao de n’avoir jusqu’alors jamais participé à une quelconque activité de l’Eglise bouddhiste et priait le gouvernement de juger son cas conformément à la loi.

Ces pressions n’étaient d’ailleurs pas les premières. L’année précédente, le gouvernement ayant décidé de supprimer le mouvement de jeunesse “Famille bouddhiste”, créé il y a plus de 50 ans et regroupant aujourd’hui 300 000 membres de 6 à 18 ans, le même religieux avait été forcé d’écrire une lettre officielle à ce sujet. Il y soutenait la dissolution par le gouvernement de “Famille bouddhiste”, et présentait un nouveau mouvement, appelé “Hommes et femmes bouddhistes”. Celui-ci était organisé et administré par le Bureau gouvernemental des affaires religieuses, et destiné à remplacer “Famille bouddhiste”.

Lors d’une conférence de presse tenue à Hanoi, le 9 janvier dernier, le porte-parole des Affaires étrangères, M. Trân Quang Hoan, a opposé un violent démenti aux nouvelles diffusées par le Bureau international d’information bouddhiste (15), accusant ce dernier de “produire des nouvelles mal intentionnées destinées à combattre les intérêts du VietnamSelon le porte-parole des Affaires étrangères, un des religieux aurait démissionné pour raison de santé. Quant au second, il serait encore à son poste.