Eglises d'Asie

Java-Ouest : des brutalités commises contre des instituteurs musulmans par la police ont provoqué des scènes d’émeute et des incendies d’églises

Publié le 18/03/2010




Sous prétexte que la police avait brutalisé trois instituteurs musulmans, la foule a brûlé des églises, des bâtiments commerciaux et des magasins appartenant à des chinois, dans le district de Java-Ouest. L’émeute a commencé le 26 décembre, à Tasikmalaya, à 120km au sud-ouest de Jakarta et s’est étendue jusqu’au district de Ciamis à l’est. Ce n’est que le lendemain que la troupe a pu reprendre la situation en main, mais Tasikmalaya est restée interdite aux non-musulmans et aux journalistes.

Le “Jakarta Post” cite l’agence nationale d’information Antara qui signale que 13 églises chrétiennes de la région, dont 4 à Tasikmalaya, avaient été détruites. L’émeute a été déclenchée par une rumeur rapportant que trois instituteurs d’un “pesantren(internat musulman), avait été battus par la police et hospitalisés. Ces instituteurs avaient été convoqués par le brigadier-chef dont le fils, élève de cette école, avait été accusé de vol et puni. Le Major-Général Tayo Tarmadi a déclaré aux journalistes que les policiers en question avaient été mis aux arrêts, et que 173 émeutiers et 9 étudiants de l’école avaient été arrêtés le 29 décembre.

Tarmadi, qui est commandant de la région West Java Siliwangi, a ajouté qu’il n’était pas exclu que cette émeute ait été planifiée par “un groupe d’irresponsables” en vue de déstabiliser la nation en suscitant sectarisme et conflit racial. Abdurrahman Wahid, le président du “Nahdlatul Ulamademande aux musulmans, surtout à ceux de Tasikmalaya, de s’abstenir de toute violence : “Restez calmes. Notre société est pluraliste et nous avons à respecter les autresdit-il. Il ajoute que c’était déjà la leçon à tirer des violences de Situbondo du mois d’octobre dernier (5). Le cardinal Julius Darmaatmadja, archevêque de Jakarta, président de la Conférence épiscopale indonésienne, a déclaré aux journalistes qu’il dénonçait l’incident quels qu’en soient les motifs et ce qu’ils pourraient cacher. Les responsables de la Communion protestante des Eglises d’Indonésie déclarent de leur côté que toutes les parties en présence, y compris les officiers de sécurité, devraient s’engager à tout faire pour éviter de telles violences.