Eglises d'Asie

Les perspectives pour l’année 1997 : l’intensification de la lutte pour la reconnaissance des droits des dalits chrétiens

Publié le 18/03/2010




Sur le plan national, l’année 1997 en Inde sera marquée par la célébration du cinquantième anniversaire de l’indépendance politique du pays. L’Eglise catholique y participera par l’intermédiaire de Mère Teresa et de Mgr Alan de Lastic, archevêque de Delhi, membres du Comité organisateur du cinquantenaire. Cependant, les observateurs s’accordent à penser que, dans les milieux catholiques, la nouvelle année verra l’intensification de la lutte pour que les droits reconnus aux membres des basses castes de la société indienne, quand ils sont hindous, sikhs ou bouddhistes, le soient aussi aux chrétiens appartenant aux mêmes castes.

Les gouvernements qui se sont succédé depuis 1950 ont tous promis que seraient étendus aux chrétiens les divers avantages consentis aux dalits, à savoir les quotas déterminés pour l’embauche, pour l’entrée dans les écoles ou encore au sein de la représentation parlementaire. Aucun d’entre eux n’a tenu ses engagements y compris l’actuel. Pourtant, en juin 1996, l’actuelle coalition gouvernementale menée par H.D. Deve Gowda, aujourd’hui premier ministre, avait promis de faire bénéficier les dalits chrétiens des droits reconnus à tous les autres. Mgr Vincent M. Concessao, auxiliaire de Delhi et animateur du Comité de coordination pour les dalits chrétiens, a été récemment obligé de reconnaître: “Les promesses ne sont pas encore devenues une réalitéIl a ajouté que le combat de l’Eglise pour la justice sociale continuerait jusqu’au succès final.

Des analystes politiques, comme le professeur Ahmed de l’université Jawaharlal Nehru de New Delhi, pensent que le premier ministre est dans l’impossibilité de faire adopter un texte de loi important à cause de la nature hétéroclite de sa majorité, composée de 13 partis dont certains sont opposés aux revendications des dalits chrétiens. Il est probable que parmi les 13 partenaires de la coalition gouvernementale, certains ne continuerons pas de voter les diverses politiques sociales et économiques du gouvernement. On donne aussi comme vraisemblable que le Parti du Congrès qui accordait son soutien à la majorité sans en faire partie, le retirera durant l’année en cours.

Cependant, certains observateurs pensent que, si Gowda réussit à se maintenir au poste de premier ministre, il fera adopter les trois réformes promises au moment des élections, à savoir l’extension des droits des dalits aux chrétiens de basses castes, un quota de 33% de sièges parlementaires réservés aux femmes, et enfin l’octroi d’un plus grand nombre d’allocations aux paysans. Parmi les perspectives envisagées pour l’année 1997 en Inde, on parle aussi du renforcement du rôle du pouvoir judiciare qui pourrait bien s’engager plus activement dans les affaires du pays, engagement qui avait déjà été remarqué en 1996 par les observateurs. Il pourrait par exemple sanctionner les défaillances de l’administration en un certain nombre de domaines, comme le travail des enfants, la politique de l’environnement, la politique de la santé.