Eglises d'Asie

Un religieux interdit de résidence dans une pagode construite par lui

Publié le 18/03/2010




Grâce à une lettre ouverte envoyée au premier ministre Vo Van Kiêt par le vénérable Thich Hanh Duc et diffusée en France (16), on apprend que ce religieux n’a pu rejoindre sa pagode d’origine “Son Linh” dans la province de Ba Ria Vung Tau, après sa libération du camp de Gia Trung, au milieu de l’année 1996, au terme d’une peine de trois ans. La police locale lui en a interdit l’accès. La même mesure a été prise récemment contre deux autres religieux de la pagode de la Dame céleste à Huê (17).

Le vénérable Thich Hanh Duc, supérieur de la pagode de Son Linh dans la province de Vung Tau-Ba Ria, bien que membre de l’Eglise bouddhiste officielle (patronnée par le gouvernement), est un partisan du patriarche Thich Huyên Quang. Il fut arrêté dans sa pagode de Vung Tau, le 9 juillet 1993, au milieu d’un grand déploiement de forces (18) et malgré l’intervention de milliers de fidèles de la région, accourus pour le protéger. Il fut jugé en janvier 1994, et condamné à trois ans de prison pour activités illégales et recel de documents contre-révolutionnaires. Il fit aussitôt appel de cette condamnation particulièrement injuste. Les autorités provinciales lui promirent alors que son affaire serait jugé à nouveau le 24 juin 1994. Mais ce procès n’eut lieu que le 30 juillet 1994 après que le religieux eut mené une longue grève de la faim. Condamné à la même peine que lors du premier procès, il fut ensuite interné au camp de Phuoc Co à Ba Ria, et ensuite à celui de Gia Trung dans la province de Gia Lai-Kon Tum.

Dans sa lettre, le religieux affirme qu’il n’existe aucun texte de loi, aucun décret qui puissent justifier son expulsion hors de sa propre pagode par les autorités locales. De plus, cette pagode où il a vécu dix ans n’avait pas été mise à sa disposition par le gouvernement, ni même par l’Eglise bouddhiste. Elle avait été construite par lui et ses disciples avec leurs propres économies et la contribution des fidèles. Le religieux répète, comme il l’avait fait après son premier procès que toutes les actions gouvernementales menées contre lui étaient en contradiction avec les textes de la constitution et de la loi. De même, les accusations portées contre lui au cours de ses procès sont totalement dénuées de fondement.