Eglises d'Asie

Beaucoup d’épouses vietnamiennes de Chinois de Taiwan voudraient revenir

Publié le 18/03/2010




Des reportages parus dans la presse vietnamienne, des enquêtes menées à Taïwan par des journaux de Hô Chi Minh-Ville ont, depuis le début de l’an dernier, alerté l’opinion publique sur le sort des nombreuses jeunes vietnamiennes récemment épousées par des ressortissants de Taiwan, par l’intermédiaire d’agences de mariage taiwanaises aussi bien que vietnamiennes, et parties vivre avec eux dans leur pays (20). Les déclarations alarmistes récemment recueillies par le journal Thanh Niên (21) auprès du bureau vietnamien pour la culture et l’économie, à Taipei, sont venues renforcer encore les préoccupations de la population vietnamienne à ce sujet. Le responsable adjoint de ce bureau, qui a la charge d’assurer les relations diplomatiques entre Taiwan et le Vietnam a affirmé, au cours d’une interview, que le nombre des épouses vietnamiennes qui se présentent à ses services pour solliciter l’autorisation de rentrer dans leur pays ou pour demander le divorce, s’est considérablement accru au cours des six derniers mois. Ces jeunes femmes viennent surtout de régions reculées de l’île. Certaines d’entre elles ne sont arrivées à Formose que depuis quelques mois. Elles effectuent cette démarche à l’insu de leur mari et de leur belle famille. Elles sont même incapables de présenter des papiers d’identité que leur belle-famille leur a retirés.

Selon le diplomate vietnamien, la plupart de ces jeunes femmes ont de sérieuses raisons d’accomplir cette démarche, soit qu’elles aient été battues, ou violentées, ou encore qu’elle ne puissent pas supporter plus longtemps la vie de couple, dans l’impossibilité de comprendre la langue de leur partenaire. Cette absence de documents et l’impossibilité, pour ces femmes, de fournir des preuves concrètes des mauvais traitements qu’elles ont subis, condamnent les autorités consulaires vietnamiennes à l’impuissance. Celles-ci sont dotées de trop peu de moyens à leur disposition pour pouvoir mener des enquêtes sur chaque cas précis ou intervenir dans des situations aussi délicates auprès des autorités judiciaires d’un pays, qui est aujourd’hui, le premier investisseur au Vietnam, par la somme totale des capitaux engagés. De toute façon, les enquêtes nécessaires sur le fonctionnement précis des agences vietnamiennes et taiwanaises qui organisent ce genre d’union, n’ont pas encore été faites. Ils semblent bien que ces organismes procèdent sans grand examen et avec beaucoup de hâte.Il arrive que les deux ou trois rencontres préalables entres les deux membres du futur couple soient réduites à leur plus simple expression. Les deux candidats au mariage peuvent détailler l’apparence physique de leur futur conjoint et échanger quelques phrases au moyen d’un interprète. Interrogé à ce sujet, un représentant du bureau taiwanais, chargé des relations consulaires à Hô Chi Minh-ville a pourtant fait remarquer que la question de la différence de langue est posée.