Eglises d'Asie

Mindanao : un cessez-le-feu a été signé entre l’armée et une faction musulmane rebelle

Publié le 18/03/2010




Après une semaine de combats sporadiques et d’embuscades qui ont provoqué plusieurs dizaines de morts, le Front moro de libération islamique a signé un cessez-le-feu avec l’armée nationale des Philippines. Les deux parties sont tombées d’accord pour conserver leurs positions respectives autour de la ville de Buldon en attendant que des négociations s’ouvrent entre le groupe islamique et le gouvernement.

Le Front moro de libération islamique est né d’une scission d’avec le Front moro de libération nationale dirigé par Nur Misuari et qui a signé un traité de paix en 1996 avec le gouvernement de Manille en échange d’une autonomie régionale assez importante (11). Le Front moro de libération islamique n’avait pas participé aux négociations. Aujourd’hui, ce groupe semble prêt lui aussi à discuter avec Manille. Des conversations préliminaires devraient avoir lieu les 25 et 26 février 1997.

A la suite de la signature du cessez-le-feu, l’armée nationale des Philippines a commencé à retirer deux mille soldats environ de la région de Buldon. De leur côté, les rebelles, représentés par Lanang Ali, un avocat, ont décidé de démanteler des barrages routiers qu’ils avaient installés autour de la ville. Le 9 février, des représentants des deux parties se retrouveront pour évaluer la situation à nouveau et vérifier que chacune a tenu ses promesses.

Des sources du ministère de la Défense à Manille admettent en privé que les forces militaires du Front moro de libération islamique, évaluées à 10 000 hommes en armes, sont une menace très sérieuse pour l’avenir du traité de paix signé en 1996. Il est donc urgent, disent-ils, de trouver une solution négociée. Un journal de Manille, “The Philippine Daily Inquirer” a vertement critiqué le gouvernement de ne pas avoir montré la même constance pour négocier avec eux qu’il en a montrée pour négocier avec Nur Misuari : “Les événements démontrent que le Front moro de libération islamique, même s’il est moins important que le Front moro de libération nationale, est une menace au moins aussi grande pour la paix dans la région