Eglises d'Asie

Amnesty International voudrait que la question des droits de l’homme soit abordée au cours du prochain sommet entre l’Union européenne et l’Asean

Publié le 18/03/2010




Le 11 février 1997, Amnesty International a appelé l’Union européenne à aborder la question des droits de l’homme avec les pays membres de l’Asean à l’occasion de la réunion au sommet qui doit avoir lieu à Singapour les 13 et 14 février. Les pays de l’Asean ont insisté pour que ces questions ne soient pas abordées, l’Indonésie menaçant même de quitter la réunion si la question de Timor Oriental était mentionnée.

Dans sa déclaration, publiée à Bruxelles, Amnesty International accuse l’Europe d’être plus sensible aux bonnes relations économiques qu’à la défense des droits de l’homme: “A l’heure où les droits de l’homme sont mis en danger par les interprétations culturelles de gouvernements comme ceux de la Chine, de l’Indonésie, de la Malaisie, et de Singapour, l’Union européenne devrait fermement défendre le principe de l’universalité des droits de l’hommeL’organisation ajoute : “L’Union européenne donne l’impression d’être surtout intéressée à de bons résultats économiques au détriment d’une discussion sur la protection des droits de l’homme

Par ailleurs, Amnesty International voudrait que l’on lance le débat sur l’utilisation de la peine de mort dans les pays de l’Asean, au moment où l’organisation célèbre son trentième anniversaire. Des pays comme Brunei, l’Indonésie, la Malaisie, Singapour, la Thaïlande et le Vietnam pratiquent la peine de mort.

Les fréquentes invitations occidentales à davantage de démocratie et au respect des libertés civiles sont souvent perçues comme des ingérences dans leurs affaires internes par les gouvernements des pays membres de l’Asean qui sont tous, à l’exception de la Thaïlande, d’anciennes colonies européennes. L’inclusion prochaine d’un pays comme la Birmanie au sein de l’Asean ne manquera pas de créer un conflit supplémentaire puisque les Etats européens voudraient que l’on exerce une pression plus grande sur la junte militaire de Rangoun alors que la politique de l’Asean est plutôt en faveur d’un “engagement constructif” en Birmanie.

Selon des informations divulguées par l’AFP, le 12 février, les autorités européennes auraient l’intention de conserver la question des droits de l’homme sur leur ordre du jour en dépit des préventions des membres de l’Asean.