Eglises d'Asie

Mangalore : l’assemblée des évêques de rite latin n’a pas proposé de politique nationale dans le domaine de l’inculturation

Publié le 18/03/2010




L’assemblée générale des évêques de rite latin, qui s’est tenue à Mangalore du 9 au 12 janvier 1997, n’a pas pu se mettre d’accord sur une politique nationale en ce qui concerne l’inculturation. Selon Mgr Gali Bali, de Guntur, il faudrait commencer par “bien comprendre ce qu’est l’inculturation” avant d’élaborer une politique nationale sur le sujet.

Quelques-uns des évêques qui sont intervenus pendant le débat sur l’inculturation ont souligné que celle-ci n’avait pas encore pénétré la vie chrétienne en Inde, trente ans après le concile Vatican II. Mgr Vincent Concessao, évêque auxiliaire de New Delhi, attribue cet échec à une vision partiale de l’inculturation et à l’absence de préparation théologique et psychologique des fidèles. Il estime en particulier que les expériences d’inculturation en Inde ont été largement influencées par un hindouisme classique, alors que 60% des chrétiens indiens sont d’origine dalit ou aborigène et donc peu sensibles à cette forme d’hindouisme. Dans ces conditions, l’inculturation proposée ne peut guère produire de résultats. Il faudrait qu’elle touche “tous les aspects de la vie humaine” des groupes chrétiens.

D’autres intervenants ont estimé que l’inculturation doit devenir partie prenante de la vie de l’Eglise indienne pour rendre le message chrétien crédible dans un pays où l’on considère habituellement que le christianisme a été imposé de l’étranger. Mgr Alphonsus D’Souza, de Raigang, a souligné que l’inculturation ne peut prendre racine que si les Eglises locales et les paroisses adaptent les coutumes et les traditions particulières avec l’aide des laïcs. Mgr Daniel Acharuparampil, archevêque de Verapoly, a estimé de son côté que l’inculturation n’est pas un domaine où l’on peut appliquer des normes nationales : “Il n’y a pas de culture indienne unique et la culture du peuple varie d’un lieu à un autre

Mgr Telesphore Toppo, archevêque de Ranchi, centre de l’Eglise aborigène de l’est de l’Inde, émet quelques réserves sur l’enthousiasme que suscite l’inculturation et souligne que “l’identité et la culture chrétiennes ne doivent pas être mises en danger au nom de l’inculturation”Mettons d’abord notre maison en ordre et nous nous occuperons ensuite d’inculturationa-t-il ajouté.

Le P. S. Arulsamy , secrétaire général adjoint de l’assemblée des évêques de rite latin, a déclaré que l’inculturation était nécessaire pour que l’Eglise indienne puisse accomplir sa mission de transformation de la société, mais qu’elle n’est pas “une préparation ou une stratégie pour amener des conversions