Eglises d'Asie – Timor Oriental
Dans l’enclave timoraise d’Ambeno, nouveaux affrontements entre catholiques et colons musulmans
Publié le 18/03/2010
La police et l’armée se sont refusé à publier un quelconque communiqué. Selon les maigres renseignements donnés par le commandant des forces armées du district d’Ambeno, le jeudi 20 février plus de 6 000 catholiques ont participé à une manifestation destinée à relever l’injure faite à l’ecclésiastique. Celle-ci s’est ensuite transformée en une émeute sanglante qui s’est prolongée durant les trois jours qui ont suivi. Les affrontements se sont achevés après que le prêtre eut demandé aux émeutiers de rentrer chez eux. On déplore un mort, tué à l’arme blanche, et une dizaine de blessés. Les dégâts matériels sont très importants. Les incendies allumées par les manifestants ont détruit un marché, une cinquantaine d’habitations, de nombreux véhicules et fait 329 sans-abri. Certains d’entre eux sont allés chercher refuge chez les militaires et à la police.
Cette récente flambée de violence n’est point isolée. Outre les fréquents accrochages avec l’armée indonésienne, les affrontements opposant Timorais catholiques aux colons indonésiens, généralement musulmans, venus des autres îles du pays, sont loin d’être rares. Le 15 janvier dernier à Baucau, cinq Timorais avaient trouvé la mort au cours d’un affrontement qui avait opposé la population locale à des migrants originaire du sud de Sulawesi. En novembre 1996, à Dili, une altercation entre marchands avait dégénéré faisant un mort et provoquant d’importants dégâts matériels.
Selon des sources américaines, des troubles d’un autre type ont eu lieu au début du mois de février dans la ville de Viqueque à 110 km de Dili. Des combats auraient opposé durant cinq jours des manifestants de la région aux soldats du gouvernement indonésien. Il y aurait eu au moins six morts et de nombreux blessés. Selon des sources d’Eglise, au moins 100 personnes ont été arrêtées par les autorités gouvernementales à la suite de ces affrontements.