Eglises d'Asie – Japon
Les droits de l’homme sont généralement respectés dans le pays
Publié le 18/03/2010
Le rapport fait l’éloge de Tôkyô et estime que, dans les domaines judiciaire et politique, les droits des citoyens sont respectés, les forces de police bien organisées, disciplinées, respectueuses des gens et fermement contrôlées par les autorités civiles.
Cependant le rapport signale que plusieurs témoins dignes de foi font état de traitements brutaux infligés au cours de détention préventive. Des avocats et des défenseurs des droits de l’homme assurent que quelquefois la police use de violence physique, coups de pieds et bastonnades, comme moyens d’intimidation psychologique en vue d’obtenir des aveux. Le rapport note que, bien qu’un suspect ne peut être obligé à faire une déclaration compromettante pour lui, 90% des procès incluant des confessions montrent que ces confessions sont regardées comme une première étape dans le processus de réhabilitation.
Le système carcéral japonais comporte également quelques abus comme l’usage de menottes de cuir qui entravent certains prisonniers, même pendant les repas ou aux toilettes.
Ce même rapport consacre une large place à différentes discriminations, celle qui touche les femmes, les autochtones Ainu ou autres minorités comme celle des « burakumin », ce groupe historiquement considéré comme paria. Aucune statistique n’est disponible qui pourrait donner une idée de l’ampleur de la violence utilisée contre les femmes. Les incidents en effet sont souvent dissimulés pour des raisons socio-culturelles d’honneur familial et de réputation d’épouse et de mère. Le harcèlement sexuel sur les lieux de travail est très répandu et les enquêtes montrent que 40% des femmes en sont victimes. A noter ici qu’aucune loi n’existe au Japon pour réprimer ce genre de délit. Le salaire moyen des femmes n’atteint que 62% du salaire des hommes.
Le gouvernement s’est penché à quelques reprises sur le problème des Ainu autochtones du nord du Japon où ils sont une dizaine de milliers à survivre de la pêche, de l’agriculture ou du tourisme. Un commission de parlementaires devrait présenter de nouvelles propositions en leur faveur cette année.
Quant aux « burakumin », ces descendants des hors-caste de l’époque féodale qui s’adonnent à des métier considérés comme impurs, la boucherie et ses dérivés, ils n’ont à subir aucune discrimination gouvernementale mais, quand il s’agit de logement ou d’emploi, se heurtent souvent à des barrières.
En conclusion de son rapport, le Département d’Etat américain note que 700 000 Coréens résidents au Japon sont encore soumis à des discriminations sociales profondément ancrées dans l’esprit de la population.