Eglises d'Asie

Tamil Nadu : depuis un siècle le drame de la Passion est joué tous les ans par le village de Karankadu

Publié le 18/03/2010




Depuis 1893, les habitants du village côtier de Karankadu, dans l’Etat du Tamil Nadu, jouent le drame de la Passion chaque année à la fin du carême. Des milliers de personnes ont pris l’habitude de venir des villages voisins pour participer au spectacle. En 1997, plus de dix mille personnes sont attendues.

Le drame est joué en deux soirées consécutives. Le premier soir se termine avec la mort de Jésus et le deuxième soir présente l’ensevelissement et la résurrection de Jésus, ainsi que le jugement dernier. Chaque famille du village a une responsabilité particulière dans l’organisation du spectacle et les acteurs sont choisis trois mois à l’avance de façon à pouvoir répéter suffisamment leurs rôles.

Selon l’ancien curé de la paroisse, le P. K. Amalraj, ce spectacle liturgique est “un miracle du Christ passant par des villageois qui sont pour la plupart de pauvres pêcheurs illettrésSelon lui, plus de trente paroisses du Tamil Nadu ont essayé d’imiter l’exemple de Karankadu, mais aucune ne réussit à attirer autant de participants et de spectateurs. Selon le P. Amalraj, le script s’est amélioré au cours des années, grâce aux prêtres qui se sont succédé dans la paroisse et qui avaient des ambitions catéchétiques, même si la forme n’a pas beaucoup changé depuis 1920. De 1893 à 1920, le drame se réduisait à un spectacle de marionnettes et c’est en 1920 qu’on a commencé à utiliser des acteurs et des actrices du village.

Aujourd’hui, l’événement s’est considérablement modernisé grâce aux appareils de sonorisation et à l’utilisation d’éclairages électriques. V.S. Michael, fait vingt-cinq kilomètres chaque année, en compagnie de sa femme et de ses deux enfants, pour venir voir le drame de la Passion à Karankadu. Ce qu’il apprécie surtout c’est la participation du public au déroulement du drame même s’il estime que le script devrait encore s’améliorer, en prenant en compte particulièrement les traductions modernes de la Bible en tamoul.