Eglises d'Asie

Un important dignitaire bouddhiste taïwanais en visite au Vatican

Publié le 18/03/2010




Maître Shing-yuan, gardien du temple de Fukuangshan, près de Kaohsiung, a annoncé lui-même, le 19 février 1997, que des arrangements étaient en cours pour organiser sa visite au Vatican et une rencontre avec Jean-Paul II au début du mois prochain. Il a précisé qu’aucun sujet spécifique ne serait abordé au cours de cette visite sans précédent, mais qu’il parlerait sans doute d’échanges interreligieux et de coopération. Les détails de cette visite seront discutés avec l’évêque catholique de Kaohsiung, Mgr Paul Shan.

Maître Shing-yuan, d’origine chinoise continentale, est venu à Taiwan il y a cinquante ans, au cours de la guerre civile entre forces communistes et forces nationalistes. C’est l’un des maîtres de Bouddhisme parmi les plus populaires et il compte des millions de disciples aussi bien à Taiwan que dans le reste du monde.Il vient d’être nommé membre de la Commission des affaires d’outremer au cabinet du premier ministre, Lien Chan.

Le temple de Fukuanshang a des ramifications dans une centaine de pays. Lui est affilié par exemple, le temple Hsi Lai de Los Angeles où l’ancien membre du Comité central de la Chine communiste, Xu Jiantun, avait trouvé refuge après son passage à l’ouest. Xu Jiantun était directeur du bureau de l’agence Chine nouvelle à Hong Kong, véritable tête de pont de la Chine continentale sur le territoire.

Au sujet de son voyage, Maître Shing-yuan n’a pas fait cas d’une possible interférence de la part de Pékin. La Chine considère en effet Taiwan comme une province renégate depuis que les troupes nationalistes s’y sont réfugiées en 1949, à la fin de la guerre civile. Pékin avait très vite mis en garde les autres pays contre de possibles relations officielles avec l’île et avait émis de vives protestations contre le Vatican quand le pape avait rencontré le premier ministre Lien en janvier dernier, recommandant vivement à l’Eglise catholique romaine de ne pas s’immiscer dans les affaires chinoises. L’Etat du Vatican est l’un des trente pays, et le seul en Europe, à reconnaître Taipei et non Pékin comme le gouvernement légitime de toute la Chine.