Eglises d'Asie

Hongkong: une organisation humanitaire dénonce les conditions de vie des demandeurs d’asile vietnamiens.

Publié le 18/03/2010




L’organisation des droits de l’homme “Human Rights Watch/Asia” accuse le gouvernement de Hongkong d’ignorer les droits fondamentaux des boat-people vietnamiens afin de satisfaire à la pression que la Chine continentale fait peser sur lui. Dans une brochure de 23 pages intitulée “Hongkong : abus commis à l’encontre des demandeurs d’asile vietnamiens durant les derniers jours du Plan global d’actionl’association humanitaire demande aux autorités du territoire de reconsidérer leurs comportement à l’égard des 5 600 boat people qui demeurent encore dans les camps.

Selon le rapport de l’Association humanitaire, le gouvernement de Hongkong, à cause de la pression qu’exerce sur lui la Chine continentale, est en train de rendre les conditions de vie des demandeurs d’asile à Hongkong de plus en plus intolérables, dans le but de forcer ceux-ci à demander leur retour dans leur pays. Le rapport note que les pensionnaires souffrent du surpeuplement des camps ainsi que de la faim, en violation des principes mêmes du Haut commissariat pour les réfugiés auprès des Nations Unies. Le rapport plaide aussi pour que les réfugiés dont Hanoi ne reconnaît pas la nationalité vietnamienne et, par suite, n’accepte pas le rapatriement, puissent être intégrés dans la population de Hongkong ou accueillis par d’autres pays.

Loin de se relâcher, la pression de la Chine s’est encore accentuée. Récemment des porte-parole du gouvernement chinois ont exprimé à plusieurs reprises le refus de leur pays d’accepter que les demandeurs d’asile s’installent à Hongkong. Le 4 mars dernier, un fonctionnaire du ministère chinois des Affaires étrangères affirmait encore que la position chinoise n’avait pas changé en ce domaine et que le rapatriement des demandeurs d’asile vietnamiens devrait être achevé avant la passation de pouvoir.

Le rapport de l’organisation des droits de l’homme américaine était publié au moment où le haut commissaire aux réfugiés, Mme Sadako Ogata, se trouvait à Hongkong pour une séjour de trois jours, afin d’y débattre d’un certain nombre de problèmes relatifs aux derniers pensionnaires vietnamiens des camps de Hongkong. A l’issue d’une visite au camp de réfugiés de “Pilar Point”, elle a déclaré que les conditions de vie des camps de Hongkong n’étaient pas plus mauvaises que dans les autres camps de réfugiés du monde. Elle ne pense point cependant que les voeux de la Chine continentale seront exaucés puisque selon elle, quelque 2 000 réfugiés vietnamiens, sur les 4 500 “migrants illégaux” qui se trouvent encore à Hongkong, pourraient se trouver piégés dans la région spéciale après le 1er juillet, jour de la rétrocession du territoire. C’est aussi l’avis des autorités vietnamiennes qui ont fait savoir le 11 mars 1997 que la moitié des migrants illégaux des camps de Hongkong n’étaient pas de nationalité vietnamienne ou étaient de nationalité non éclaircie et par conséquent, ne pouvaient être accueillis au Vietnam.

Le 11 mars, quelques heures à peine après la visite de Mme Ogata, un groupe de 102 pensionnaires du camp de Whitehead étaient amenés de force vers l’avion qui devait les transporter au Vietnam. Ce départ forcé a déclenché une manifestation de protestation dans le camp. A la tombée de la nuit, une vingtaine de manifestants se tenaient encore sur le toit d’un baraquement.