Eglises d'Asie

Dans un message adressé à l’ONU, Mgr Belo dénonce les tortures infligées aux prisonniers timorais

Publié le 18/03/2010




Dans un message transmis au président de la Commission des droits de l’homme des Nations unies par une ONG, vendredi 21 mars 1997, le prix Nobel de la paix, Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, administrateur apostolique de Dili, a invité l’organisme international à faire en sorte que cessent la torture et les violations des droits de l’homme actuellement d’un usage courant à Timor Oriental. L’évêque de Dili a particulièrement attiré l’attention de la Commission sur la situation des prisonniers timorais de l’armée indonésienne. “En règle générale, a-t-il écrit, ces prisonniers sont torturés, giflés, bourrés de coups de pieds et de poingsLe message ajoute que certains autres “sont plongés dans des barils d’eau ou brûlés avec des cigarettes, et les maisons des familles des jeunes suspects sont perquisitionnées et lapidées

L’évêque a précisé que de tels faits ont eu lieu très souvent au cours des trois derniers mois et que la situation était loin de s’améliorer au Timor Oriental. Les faits ont donné raison à Mgr Belo puisque le message était à peine rédigé et envoyé qu’ont éclaté les affrontements du samedi 22 mars, qui ont opposé la police indonésienne à des centaines de jeunes Timorais (8).

La veille de l’envoi du message par Mgr Belo, jeudi 20 Mars, le co-lauréat du prix Nobel 96, M. Ramos-Horta, de passage à Genève, avait demandé de s’exprimer sur le sort de son pays annexé par Djakarta, dans l’enceinte de la Commission des droits de l’homme, depuis le podium et tourné vers la salle. L’Indonésie et ses alliés s’y sont opposés. M. Ramos-Horta a refusé de parler depuis la salle, comme on le lui proposait, car il aurait dû limiter son intervention à l’ordre du jour qui ne se prêtait pas à un exposé sur le Timor. Le militant politique timorais a souhaité s’adresser à la Commission le mois prochain lorsque le thème des violations des droits de l’homme dans les anciennes colonies sera à l’ordre du jour.

Le 26 mars, le quotidien indonésien “Republika“, appartenant à un groupe musulman, a publié une information selon laquelle Mgr Belo aurait l’intention de se retirer de sa charge épiscopale. Il aurait déclaré vouloir envoyer sa démission au Saint-Siège, se trouvant vieux et fatigué. Cependant, cette nouvelle n’a pas été confirmée ensuite et n’a encore fait l’objet d’aucun commentaire de l’intéressé.