Eglises d'Asie

Le nouvel évêque de Baucau a été installé au milieu d’une grande affluence de fidèles

Publié le 18/03/2010




Des milliers de personnes vêtues de l’habit traditionnel, massés tout au long des 115 km de route qui séparent Dili, capitale de Timor Oriental, de Baucau, ont acclamé Mgr Basilio Do Nascimiento qui se rendait au siège du nouveau diocèse récemment érigé par le pape (9), pour y être solennellement installé. Il était accompagné du prix Nobel de la paix, Mgr Belo qui, quelque temps auparavant, avait déclaré que la création d’un nouveau diocèse sur le territoire de Timor Oriental « n’avait pas pour but de diviser la communauté, mais au contraire de renforcer la foi et la spiritualité du peuple ». Après une courte halte à mi-chemin, à la frontière du nouveau diocèse, où ils ont été accueillis par des chants, des danses et des discours, les deux évêques sont repartis vers Baucau. Une foule de 10 000 personnes les y attendait sur la place centrale de la ville. Le futur évêque s’est adressé à eux en tetum, leur langue : « A partir d’aujourd’hui, leur a-t-il dit, le peuple de Baucau est ma famille … »

Le lendemain 19 mars, plus de 10 000 personnes s’étaient, de nouveau, rassemblées, sous un soleil de plomb pour assister aux cérémonies de l’installation durant lesquelles la langue locale, le tetum, a été employée. Seule une brève bousculade a troublé le calme des cérémonies, lorsque des membres du service d’ordre, assuré par les jeunesses catholiques, sont intervenus pour empêcher le déploiement du portrait du dirigeant est-timorais, Xanana Gusmao, emprisonné à vie en Indonésie.

Durant le sacre, un message du pape a été lu, en l’absence du nonce apostolique à Jakarta, arrivé à Dili la veille pour la cérémonie mais qui avait dû être hospitalisé en urgence. Le pape y déclarait espérer « une solution rapide et authentiquement justeIl a aussi évoqué les revendications du peuple timorais en disant: « Au milieu d’une tension considérable, le peuple aspire légitimement à ce que son identité culturelle et religieuse soit reconnueLe message avait été lu en portugais, puis en anglais, mais non pas en tetum, pourtant langue liturgique des cérémonies, pas plus d’ailleurs qu’en indonésien.

Mgr Do Nascimiento, né en 1950 à Suai, sur le territoire, parle le tetum et le portugais. Il a quitté son pays alors qu’il était très jeune. Il a fait des études au Portugal et en France où il a obtenu un diplôme de philosophie en Sorbonne. Ordonné évêque le 6 janvier 1997 à Rome, il a déclaré à la presse portugaise être favorable à un référendum d’autodétermination sur le territoire.