Eglises d'Asie – Inde
Un lieu de pèlerinage catholique du sud de l’Inde est fréquenté aussi par les hindous et les musulmans
Publié le 18/03/2010
Cette célébration devenue diocésaine a adopté plusieurs rites religieux traditionnels pour favoriser l’inculturation et la compréhension mutuelle : offrandes de fleurs, partage de fruits et de l’huile offerts au saint, cierges allumés et port d’un fil béni au poignet.
Le P. Fernandes explique : « Le sanctuaire surmonté d’une tour de 27 mètres reflète aussi bien la culture chrétienne que les cultures hindoue ou musulmane. Les non-chrétiens assistent aux services religieux avec célébration pénitentielle et messe, mais la principale attraction pour eux, reste les miracles et les grâces qu’ils espèrent obtenir. Une croyance populaire, partagée par les chrétiens et les non-chrétiens, veut qu’un fil béni dans ce sanctuaire soit un gage de la protection de Saint-Laurent et des centaines de gens croient que le saint doit être invoqué par les couples sans enfants« . Jaddish R. Acharya, hindou, ministre de l’agriculture de Goa, l’Etat voisin, était venu au sanctuaire pour demander un enfant et « Saint Laurent m’en a donné deuxdit-il.
Il existe plusieurs versions quant à l’origine du sanctuaire et de son caractère interreligieux centenaire. Il est probable que l’église n’existe que depuis 1810. La tradition veut que le sanctuaire ait été fondé 200 ans plus tôt par des chrétiens qui voulaient échapper à la tyrannie du sultan musulman Tippu. Le sultan soupçonnait les chrétiens d’être amis des anglais, ses ennemis. Il les déporta donc à Mysore, sa capitale, où beaucoup moururent de faim ou sous la torture. A sa mort, quelques uns retournèrent à Mangalore. Fatigués et affaiblis ils n’en transportaient pas moins une petite statue de saint Laurent, leur protecteur dans leur malheur. Il s’arrêtèrent à un ruisseau pour se reposer et posèrent la statue de bois que, un peu plus tard, ils ne parvinrent pas à soulever. Les gens croient que c’est à cet endroit que fut bâti le sanctuaire. Le P. Fernandes précise que l’Eucharistie y est célébrée régulièrement depuis 1895 quoiqu’on y vienne en pèlerinage depuis 1830.