Eglises d'Asie – Philippines
L’épiscopat philippin affiche ouvertement son opposition à la prolongation du mandat du président Fidel Ramos
Publié le 18/03/2010
Les esprits sont orientés différemment du côté protestant. Depuis que l’arrêt rendu par la Cour suprême a mis un terme provisoire à la campagne menée pour recueillir les signatures nécessaires à la tenue d’un référendum, les diverses Eglises protestantes, en particulier les groupes évangéliques, n’expriment plus de soutien public à cette campagne. Cependant l’exaltation de l’actuel dirigeant suprême et le souhait de le voir à la tête du pays pendant de nombreuses années se sont exprimés sans retenue au cours des diverses liturgies pascales. C’est ainsi qu’au cours du service de Pâques organisé par les principales Eglises protestantes, on a pu entendre cette invitation à la prière de Mgr Hilario Gomez, président du Conseil national des Eglises de Philippines : “Je vous invite tous à prier pour notre frère, le président Fidel Ramos, don de Dieu au peuple des Philippines, pour qu’il continue à être une bénédiction pour notre pays et jamais une malédictionFred Magbanua, de la fondation évangélique “Jésus, notre vie”, a parlé de Fidel Ramos comme du “symbole de la nation philippineIl a déclaré que celui-ci “avait été choisi par Dieu pour nous conduire dans la lutte contre les monopoles, contre la pauvreté afin que nous devenions la vraie nation bénie du Dieu vivant”.
Les partisans de la prolongation du mandat présidentiel – beaucoup de membres des Eglises protestantes le sont dans le privé – nourrissent encore quelque espoir d’arriver à leurs fins. Leur victoire serait possible s’ils pouvaient réussir à faire casser en appel la décision de la Cour suprême, si le président rassemblait une convention constitutionnelle pour amender la constitution ou s’il autorisait le Congrès à se constituer en assemblée constituante avant les élections du mois de mai 1998.