Eglises d'Asie

Les jeunes de l’ethnie bodo, en Assam, veulent construire la paix selon les principes proposés par les Eglises

Publié le 18/03/2010




Dans l’Etat d’Assam, au nord-est de l’Inde, l’ethnie bodo est engagée depuis près d’un an dans une guerre sanglante contre l’ethnie santhal. Les hostilités ont déjà fait des centaines de morts et des centaines de milliers de sans-abri. Pour essayer de mettre un terme à cet état de choses et ramener la paix entre les deux peuples, un groupe oecuménique, composé de catholiques, de luthériens et de baptistes, la “Mission inter-églises pour la paix” (ICPM), a organisé, une nouvelle fois (3), une rencontre oecuménique de prière du 21 au 24 mars 1997, à Bongaigaon. La réunion a permis aux membres de l’ethnie bodo de se retrouver, quelle que soit leur confession chrétienne ou leur religion. Parmi les 1 100 000 personnes qui composent cette ethnie, 75 000 sont chrétiennes.

A l’issue de cette réunion, les jeunes gens ont promis que cette rencontre marquerait bien la fin de la guerre tribale. Ils ont aussi demandé au groupe oecuménique de mettre sur pied, en collaboration avec le gouvernement, un programme d’aide aux victimes de la guerre, aux orphelins et aux sans-abri. Ils souhaitent aussi la création d’un collège chrétien où puissent être formés les futurs responsables.

Au cours de la réunion, l’évêque luthérien Nitynanda Borgoary, le président de l’IPCM, a qualifié ce rassemblement de “rêve devenu réalité” et a adjuré les jeunes de “se tourner avec foi et courage vers la paix véritableL’évêque, d’ethnie bodo, a affirmé également que “la rencontre d’un aussi grand nombre de jeunes Bodos de différentes origines religieuses est un événement d’importancePour sa part, l’archevêque catholique, Mgr Thoma Nenamparampil de Guwahati, a demandé aux jeunes d’oublier les injures et de surmonter les difficultés grâce à leur foi. “Les injures reçues dans un certain contexte historique doivent, elles aussi, être oubliées. Une nouvelle ère s’ouvre devant vous

Une phrase prononcée par un jeune catholique, Jonas Basumatary, a situé cette rencontre dans le temps, avec un certain bonheur d’expression : “(Ce) n’est qu’un petit commencement. Il nous faudra du temps pour atteindre notre but mais cela nous permettra de grandir dans la paixIl y aura en effet une suite à cet événement et le P. Mathew Vellakal, directeur de la Commission des jeunes catholiques du nord-est, a même précisé qu’un comité permanent de composition oecuménique avait déjà été mis sur pied. Il sera chargé de promouvoir la paix et de soutenir la propagande pacifique des jeunes Bodos par des cassettes, des films, des diapositives, des tracts. D’autres réunions de prière inter-confessionnelles seront encore organisées.

Cette guerre a eu pour pour origine la volonté d’indépendance des Bodos, exaspérée par l’arrivée massive des Santhals et des musulmans. Jusqu’à présent toutes les initiatives d’origine chrétienne pour faire cesser le conflit ont échoué.