Eglises d'Asie

Même “en délicatesse” avec la justice japonaise, les résidents vietnamiens doivent être traités comme les ressortissants japonais dans la même situation.

Publié le 18/03/2010




Les résidents vietnamiens qui ont eu affaire aux tribunaux japonais doivent être traités et aidés comme les ressortissants japonais placés dans la même situation. Telle est la conviction qui a été exprimée au cours de la dernière rencontre du Comité catholique d’aide aux réfugiés, une des branches du Comité catholique de la coopération internationale, présidé par Mgr Jun Ikenaga. Le thème traité était : “L’harmonie nécessaire entre Vietnamiens et Japonais en vue de construire une société où ils puissent travailler ensemble40 représentants d’organisations non gouvernementales et gouvernementales ont participé aux débats qui ont duré du 14 au 16 février 1997. Les discussions, très franches, ont porté sur les cas, en fait assez rares, de Vietnamiens coupables de larcins ou vols à l’étalage. Il a été décidé d’adresser une supplique aux autorités demandant pour les Vietnamiens les mêmes traitements que pour les japonais en de telles circonstances, à savoir la protection de la loi et la rééducation pour ceux qui sont reconnus coupables. Ce document insiste spécialement sur la nécessité de fournir un interprète rémunéré aux Vietnamiens arrêtés ou emprisonnés et sur l’égalité de traitement auquel doivent être soumis les prisonniers, qu’ils soient japonais ou vietnamiens, durant leur détention ou pendant leur période de probation.

Les revendications exprimées dans cette lettre ont été principalement motivées par la volonté de sauvegarder l’image de marque des Vietnamiens, image qui pourrait être ternie par la faute de quelques-uns. Ce qui conduirait immanquablement à une discrimination raciale et à la fermeture du pays aux étrangers.

Au cours des trois jours de cette rencontre, de nombreux problèmes concrets en rapport avec ce sujet ont été abordés. En particulier, la liste des démarches à effectuer en cas d’arrestation a été dressée et étudiée dans le détail, comme les contacts avec la famille, la recherche d’un interprète, etc. Des témoignages intéressants ont aussi été entendus, comme celui du prêtre vietnamien, le P. Pham Dinh Son qui a raconté son expérience personnelle : venu au Japon à la recherche de la liberté, il y avait été emprisonné pendant trois mois. Le P. Susumu Gotô de la Caritas d’Osaka a évoqué le mode d’existence des Vietnamiens au Japon et souligné que des professeurs ou des médecins n’avaient d’autre possibilité de gagner leur vie qu’en exerçant des travaux physiquement très durs. Enfin, durant le second jour, un fonctionnaire des Affaires étrangères, M. Kazuo Minagawa, a analysé la situation des résidents vietnamiens et exposé le programme des réformes envisagées par le gouvernement japonais en ce domaine.

Le dernier jour a été consacré à l’étude de divers projets : la planification du travail des organismes gouvernementaux et des associations non gouvernementales, l’ouverture d’une ligne téléphonique “rouge” destinée aux Vietnamiens en difficulté, le lancement de journaux et magazines susceptibles d’entretenir des liens communautaires entre les Vietnamiens.