Eglises d'Asie

Hongkong : l’incertitude règne sur le sort des dissidents et réfugiés accueillis sur le territoire

Publié le 18/03/2010




Durant toute l’époque où le territoire de Hongkong est resté administré par la Grande- Bretagne, il a offert un accueil définitif ou provisoire à diverses catégories de demandeurs d’asile venant de pays différents, particulièrement de la Chine continentale et du Vietnam. On voit très mal comment Hongkong pourrait continuer à jouer ce rôle après la passation des pouvoirs.

Jusqu’ici, le directeur du département de l’immigration bénéficiait d’une grande liberté pour accorder le visa d’entrée ou même le permis de résidence aux dissidents chinois, spécialement à ceux qui étaient poursuivis pour leur engagement dans le mouvement démocratique chinois. Mais la situation risque de changer.

Interrogé à ce sujet, un porte-parole du service de l’immigration a déclaré que, depuis 1995, son service avait permis à 308 immigrants illégaux d’entrer à Hongkong pour des raisons humanitaires et que cette politique resterait inchangée. Cependant, ni les services gouvernementaux, ni les divers consulats de pays favorables à l’accueil de dissidents chinois n’ont voulu répondre aux questions de la presse, leur demandant si des demandes d’asile provenant de dissidents chinois étaient aujourd’hui à l’étude.

Albert Ho Chun-yan, un responsable de l’Alliance de Hongkong pour le soutien du mouvement démocratique patriotique, une association fondée en 1989, ne cache pas son pessimisme à ce sujet. Il a révélé que déjà plusieurs dizaines de dissidents ont demandé à quitter Hongkong. Certains ont vu leur demande de visa rejetée. Par ailleurs, il a appris que le gouvernement de Hongkong a déjà entrepris des démarches auprès de certains consulats pour qu’ils l’aident à trouver une nouvelle terre d’asile aux dissidents chinois de Hongkong. Au moins, huit pays ont donné une réponse favorable, parmi lesquels la Hollande.

Une égale incertitude règne sur le sort des demandeurs d’asile vietnamiens qui étaient au nombre de 5 270 au 1er avril. Parmi eux, 1 360 ont été classés réfugiés politiques à l’issue du “screening” (Tri). Ils n’ont pas encore trouvé de pays d’accueil. Les autres devraient être rapatriés au Vietnam avant le 1er juillet, ce qui paraît difficile. Pékin a plusieurs fois exigé de la Grande-Bretagne qu’elle règle ce problème avant la passation des pouvoirs.

Depuis 1993, Hongkong accueille également des dissidents nord-coréens, qui viennent à Hongkong avec l’intention de demander l’asile en Corée du Sud. On s’attend à ce que leur nombre augmente à l’approche du 1er juillet. La plupart des réfugiés du Timor oriental passent également par le territoire en se rendant à Macao, mais selon une association des droits de l’homme, ils n’auront pas de mal à trouver un autre itinéraire après le 1er juillet 1997.