L’évêque de Purwokerto excommunie les catholiques qui adhéreraient à la secte « En recherche de mérites »

La secte mise en cause par l’évêque a été fondée en 1980 par Martowiyono, un paysan du district de Sliman qui auparavant avait été baptisé catholique par Yohanes Chrysostomus Suwarso, alors prêtre dans le diocèse de Purwokerto. Dix ans plus tard, le prêtre était frappé de suspense par son évêque et rejoignait la secte dont il a grandement favorisé les progrès, en particulier en l’aidant à élaborer sa doctrine, un mélange de mysticisme javanais et d’enseignement chrétien.

Dans sa lettre, l’évêque du lieu compare la secte à l’arianisme avec lequel elle a certains points communs. Comme lui, elle nie la divinité du Christ et l’existence des sacrements en même temps qu’elle affirme la présence de Dieu dans le coeur de tous les adeptes. Tout en suivant des préceptes moraux fondés sur les dix commandements de Dieu, les fidèles du « Ngudi Utomo » considèrent le fondateur de la secte, Martowiyono, comme leur rédempteur. Ils en invoquent le nom aussi bien au début de leurs prières que de leur travail. L’évêque a aussi décrit les pratiques superstitieuses des « diacres » de la secte, parmi lesquelles celle qui consiste à faire avaler aux agonisants un morceau de papier portant le nom du fondateur.

Swarso s’est aujourd’hui établi dans le district de Magelang qui fait partie du diocèse de Semarang. Il joue le rôle de conseiller spirituel auprès des adeptes de la secte qui l’appellent « Romo (Père) WarsoOn vient le consulter au sujet de toutes sortes de questions, qui peuvent concerner aussi bien l’agriculture que les perspectives d’avancement d’une carrière. Généralement, après la consultation, les adeptes laissent une certaine somme d’argent dans un tronc réservé à cet effet. Selon l’hebdomadaire catholique « Hidup » (La Vie), Suwarso se proclame toujours prêtre catholique et célèbre la messe. Même s’il a été déchargé de ses fonctions sacerdotales par son évêque, a-t-il affirmé, il n’a jamais fait l’objet d’aucune sanction du Vatican et reste prêtre.

Dans sa lettre, l’évêque s’est montré très sévère à l’égard des catholiques qui participeraient d’une manière ou d’une autre aux cérémonies et aux activités de la secte : « Le droit canon me fait une obligation d’imposer l’excommunication aux catholiques qui s’obstineraient à rester dans la mouvance du ‘Ngudi Utomo’De son côté, le P. Justinus Sudarmento, universitaire, a proposé une explication de cet engouement à l’égard de la secte : « Les gens sont attirés par tout ce qui est mystique et comporte des aspects magiques. Ils croient y trouver une solution momentanée à leurs problèmes. Incapables de faire face aux problèmes de la modernisation, ils s’échappent dans le mysticisme. Ce phénomène devrait nous inciter à porter notre attention sur les aspects mystiques du catholicisme ».