Eglises d'Asie

Une fois de plus, chrétiens et commercants chinois sont la cible des émeutes provoquées par des rivalités politiques

Publié le 18/03/2010




Selon des sources catholiques locales, des chrétiens et des commerçants chinois ont été les principales victimes des deux émeutes consécutives qui ont agité Pekalongan, une ville côtière située à 300 km à l’est de Jakarta. Elles ont eu pour origine les tensions qui opposent deux partis politiques rivaux.

Le 25 mars, des émeutiers appartenant au Parti uni pour le développement (P.U.D.), parti de recrutement musulman, ont saccagé un stade construit par le parti de la majorité, le Golkar, et destiné à la formation des militants et à la prière des musulmans. Un jeune catholique, qui a voulu garder l’anonymat, a rapporté que la plupart des boutiques saccagées par les émeutiers tout au long de leur chemin appartenaient à des chrétiens javanais, connus comme étant des partisans du Golkar. La manifestation qui a éclaté dans les faubourgs de la ville, où l’on ne trouve aucune habitation ou commerce chinois, n’a pu pénétrer dans le centre de la ville à cause de la réaction immédiate des forces de sécurité.

Le 5 avril suivant, dans la même ville, une autre manifestation a dégénéré en émeute. Les manifestants ont marché dans le centre-ville en criant : “Allah est grand”. De nombreuses boutiques chinoises ont été incendiées.

Pekalongan, où des boutiques chinoises avaient été déjà incendiées en 1995, est la citadelle du Parti uni pour le développement. C’est le seul district du centre de Java que le Golkar ait abandonné à son rival, lors des élections générales de 1992. Diverses explications concernant le motif de ces émeutes ont été données. Le général R. Hartono affirme qu’il s’agit d’un malentendu. Le président du PUD prétend qu’elles ont été provoquées par les militants du Golkar pour tenter de jeter le discrédit sur le parti adverse avant les élections générales du mois de mai.

Les chrétiens et les commerçants chinois ont été la principale cible des diverses émeutes qui, dans diverses régions du pays, depuis le mois d’octobre dernier, s’en sont pris à des objectifs non musulmans, que ce soit à Sitibundo, en octobre 1996 (5), à Tasikmalaya le 27 décembre 1996 (6) ou encore à Rengasdengklok à la fin du mois de janvier 1997 (7)