Eglises d'Asie

Deux nouveaux évêques coadjuteurs sont nommés, mais beaucoup de sièges épiscopaux restent encore vacants

Publié le 18/03/2010




Après une très longue attente due aux relations particulières qu’entretiennent entre eux le Vietnam et le Saint-Siège, deux nouveaux évêques coadjuteurs ont pu être nommés par le Saint Père après que les autorités vietnamiennes eurent signifié leur approbation à Rome. Ils appartiennent tous deux au corps enseignant du grand séminaire “Etoile de la mer” de Nha Trang.

Le P. Pierre Nguyên Van Nho, actuel recteur du séminaire, est nommé évêque coadjuteur du diocèse de Nha Trang. Né en 1937, ordonné prêtre depuis 1967, le nouvel évêque a fait des études supérieures au séminaire pontifical de Dalat puis à Rome dont il est revenu peu avant le changement de régime de 1975. Il assistera l’évêque principal, Mgr Paul Nguyên Van Hoa, dans l’administration d’un diocèse où les catholiques sont au nombre d’environ 150 000 pour une population totale de 1,4 millions d’habitants. Le diocèse compte 117 prêtres et 384 religieux et religieuses. Le nouvel évêque coadjuteur du diocèse de Buôn Ma Thuot est le P. Joseph Nguyên Thich Duc, professeur au séminaire. Avec l’évêque principal, Mgr Joseph Trinh Chinh Truc, il aura en charge les 185 000 catholiques que compte ce diocèse situé sur les Hauts-plateaux du Centre-Vietnam et dont la population totale s’élève à 1,4 millions d’habitants. Les prêtres du diocèse sont au nombre de 56.

Lors des dernières négociations entre la délégation du Saint-Siège et les autorités de Hanoi, au mois d’octobre 1996 (6), les deux parties étaient tombées d’accord sur le nom des deux évêques qui, semble-t-il, ne posaient pas de problème particulier au Bureau des Affaires religieuses du gouvernement. Les responsables vietnamiens avaient promis d’envoyer au Saint-Siège une confirmation écrite de leur accord oral. Cependant la lettre en question se fit attendre. Quelque temps plus tard, on fit savoir à l’évêque de Nhatrang que le gouvernement avait l’intention de donner une réponse commune à toutes les propositions du Saint-Siège concernant les questions pendantes, c’est à dire les propositions de nominations épiscopales pour tous les autres postes vacants, qui sont Hô Chi Minh-Ville, Hung Hoa, Phu Cuong, ainsi que Bui Chu, où l’évêque très âgé a besoin d’un coadjuteur. Ce n’est que très récemment qu’une confirmation écrite de l’accord oral du mois d’octobre dernier pour Nha Trang et Buôn Ma Thuôt fut envoyé à Rome.

En réalité, ce n’était là qu’une partie des réponses que les autorités vietnamiennes communiquaient au Saint-Siège. Les propositions avancées par le Saint-Siège pour les autres diocèses cités plus haut étaient refusées. En particulier, le gouvernement vietnamien s’opposait à la nomination à Saigon du candidat proposé par la délégation au mois d’octobre dernier. Dans des communications officieuses, savamment distillées et diffusées durant les mois précédents, les autorités avaient préparé ce refus en faisant connaître à diverses personnalités la réticence prétendument éprouvée par les prêtres de Saigon ou encore par les évêques du Vietnam à l’égard du candidat en question. Ainsi, du point de vue des catholiques de Saigon, Mgr Huynh Van Nghi, évêque de Phan Thiêt, reste toujours administrateur apostolique de Hô Chi Minh-Ville malgré l’obstination des autorités civiles à ne pas le reconnaître.

Il semble d’ailleurs que les nominations épiscopales ne soient pas les seuls différends existant entre l’Eglise et l’Etat vietnamien. De source vietnamienne, on apprend , par exemple, l’existence d’un décret émanant des autorités régionales de la province du Dông Nai mettant en cause l’existence des “conseils paroissiaux” du diocèse de Xuân Loc. Une séance de travail à ce sujet aurait eu lieu dans les locaux de l’archevêché qui aurait fait progresser les choses. Dans ce même diocèse, les travaux de construction du centre de pèlerinage de Bai Dâu, auprès du Cap Saint-Jacques, sont interrompus, faute de l’autorisation des autorités régionales.