Eglises d'Asie

Hung Hoa : parmi les nombreux candidats au sacerdoce, peu sont retenus

Publié le 18/03/2010




Depuis 1988, année où sept diocèses du Nord-Vietnam ont commencé à envoyer des jeunes gens à Hanoi pour leur assurer une formation sacerdotale, le nombre de candidats à la prêtrise reste très important dans le diocèse de Hung Hoa. Depuis environ 5 ans, le chiffre de candidats se maintient aux environs de la centaine, situation qui est la même pour les autres diocèses du Nord-Vietnam. Malheureusement, lorsque le grand séminaire de Hanoi ouvre une nouvelle classe, ce qui arrive tous les deux ans, il ne peut accepter que dix candidats pour chacun des 7 diocèses qui lui envoient des séminaristes. Sur la centaine d’aspirants au sacerdoce officiellement présentés, l’évêché ne pourra donc en retenir qu’une dizaine. Telles sont les limites imposées par le gouvernement, malgré les demandes réitérées de la Conférence épiscopale.

De très nombreux jeunes gens espèrent avoir leur nom sur la liste d’attente et pouvoir un jour être choisis par leur diocèse comme candidat officiel à la prêtrise. C’est un signe de vitalité de la foi dans ce diocèse frontalier de la Chine et du Laos, dont le territoire occupe 60 000 km², mais leur préparation représente un problème considérable pour un diocèse qui n’a plus d’évêque depuis 1992 et qui ne dispose que de 20 prêtres pour deux cent mille fidèles dont certains habitent des régions montagneuses et difficiles d’accès.

Pour être considérés comme des candidats officiels à la formation sacedotale par les autorités religieuses du diocèse, ces jeunes gens doivent répondre à un certain nombre de critères dont les principaux sont les suivants: avoir moins de trente ans, venir d’une famille chrétienne, jouir d’une bonne santé, être capables d’observer le célibat. Ils doivent aussi avoir vécu au moins pendant trois ans auprès d’un curé de paroisse qui les aura aidés à se former à la vie spirituelle et à acquérir une certaine maturité. On requiert également d’eux qu’ils aient terminé leurs études secondaires. Certains ont déjà des diplômes universitaires où poursuivent des études à ce niveau. Il a été récemment décidé que durant les six mois qui précédent le recrutement bisannuel, tous les candidats appartenant à la liste d’attente seraient regroupés pendant six mois dans les bâtiments de l’évêché pour un recyclage concernant le catéchisme et l’Ecriture sainte. Toutes ces dispositions appliquées dans le diocèse de Hung Hoa le sont aussi dans chacun des sept diocèses du Nord-Vietnam qui envoient leurs séminaristes au séminaire Saint-Joseph de Hanoi. Elles forment un premier barrage pour certains jeunes gens qui ne parviennent pas à remplir tous les critères exigés par le diocèse, souvent à cause de l’absence de lieux et de moyens de formation, ou parce que la pauvreté de leurs familles ne leur a pas permis d’achever leurs études secondaires. Il reste aussi que seulement 10 % des candidats inscrits sur la liste d’attente seront définitivement retenus. Beaucoup de ceux qui sont obligés de renoncer à leur espoir d’être prêtres restent désemparés pour la conduite ultérieure de leur vie.

Dans une lettre pastorale publiée il y a trois ans (5), les évêques vietnamiens s’étaient inquiétés du grand nombre de candidats obligés de renoncer à leur espoir de devenir prêtres et leur avaient conseillé de choisir une autre voie pour servir l’Eglise. Ils avaient aussi prié le gouvernement de retirer les dernières limitations apportées au recrutement des séminaristes et d’autoriser l’Eglise à créer deux nouveaux établissements de formation sacerdotale, à Thai Binh et à Xuân Lôc.