Eglises d'Asie – Indonésie
La dirigeante évincée du Parti démocrate indonésien demande que toutes les religions soient traitées sur un pied d’égalité
Publié le 18/03/2010
Megawati insiste tout particulièrement sur l’égalité des religions devant l’Etat. Elle a souligné que les cinq religions reconnues par l’Etat ne bénéficient pas du même degré de liberté et de respect. “Bien que l’islam soit la religion de la majorité des Indonésiens, affirme le texte du manifeste, les autres religions ont un droit égal à exister. Chacun a le droit d’approfondir sa foi sans en être empêché. Pour que ce pluralisme religieux puisse se développer, une attitude de tolérance religieuse doit être adoptée par tous. Sans elle, il ne pourra y avoir de coexistence harmonieuse entre les adeptes des diverses religions. Cette vertu de tolérance devrait être un élément essentiel de l’éducation dispensée aux enfants qui doivent être élevés dans le respect des religions, la reconnaissance de leurs différences ainsi que de leurs valeurs communes.
Auparavant, dans le préambule du manifeste, la fille de l’ancien président Sukarno avait affirmé que, sans un Etat de droit, les Indonésiens ne pourraient former ensemble une nation. “Notre société pluraliste se désintégrerait, a-t-elle dit, et nous nous dirigerions vers une société dominée par la jalousie sociale et la méfiance généraliséeLe préambule invitait aussi les Indonésiens à lutter contre les maux qui rongent la société depuis cinq ans, dont les principaux sont la corruption rampante et les abus de pouvoir.
Le manifeste insiste particulièrement sur la démocratie, considérée comme l’objectif principal à atteindre en Indonésie. Elle doit être considérée comme la base et la fondation de tout le reste. La souveraineté populaire, qui est érigée en principe aussi bien par l’idéologie du “Pancasila” que par la Constitution, doit être restaurée. Le manifeste dénonce comme une violation de cette souveraineté, la pratique actuelle consistant à nommer des législateurs, en plus des députés sortant des élections populaires.
En juin 1996, un congrès illégal du Parti démocratique indonésien, organisé à Medan avec l’aide de l’armée avait déposé Megawati Sukarnoputri et élu un nouveau président. Quelques semaines plus tard, les amis du nouveau président, aidés par la police, avaient occupé par la force les locaux du Parti démocratique indonésien à Jakarta. Cette occupation manu militari des locaux du parti a été l’étincelle qui a mis le feu aux poudres et déclenché les émeutes populaires du 27 juillet 1996, les plus graves que la capitale indonésienne ait connues depuis 1974.