Eglises d'Asie

La visite d’un swami hindou indien a ravivé les tensions interreligieuses

Publié le 18/03/2010




Même si la coexistence pacifique est de rigueur entre les disciples des différentes religions du Népal, des tensions existent parfois entre leurs dirigeants. Elles ont été avivées au début du mois d’avril 1997 par la visite au Népal de l’un des quatre “pontifes hindous”, comme l’on appelle quelquefois les quatre successeurs traditionnels du philosophe hindou du VIIIème siècle, Adi Sankaracharya, à qui l’on attribue habituellement le renouveau de l’hindouisme à cette époque.

Sri Jayendra Saraswathi Swamigal, de Kanchi en Inde, a donné une conférence de presse pour conclure sa visite au Népal, le 6 avril. Se référant aux missionnaires chrétiens, il a déclaré : “Ces gens-là devraient se contenter de faire du travail social sans essayer de convertir qui que ce soit

Le voyage du swami au Népal a aussi déplu aux dirigeants bouddhistes. Sri Jayendra Saraswathi Swamigal s’est en effet rendu aussi à Lumbini, considéré comme le lieu de naissance de Bouddha, au sud-ouest du pays, mais il a dû écourter sa visite. Krishna Narayan Shrestha, président de la confédération bouddhiste du Népal, en a a profité pour rappeler que “le bouddhisme possède sa propre identitédistincte de l’hindouisme qui est religion d’Etat au Népal. Le dirigeant bouddhiste a aussi critiqué vigoureusement la gestion du site de Lumbini par le gouvernement : “Si le gouvernement n’est pas capable de développer Lumbini, qu’il nous en donne la responsabilité et nous ferons en sorte que le site reçoive le respect qui lui est dû

Des travaux de rénovation sont en cours à Lumbini depuis plus de dix ans grâce à des fonds en provenance du Japon et d’autres pays. Le gouvernement cherche à développer le lieu comme un centre de tourisme et de pèlerinage, sans beaucoup de succès jusqu’à présent. Aujourd’hui le financement se fait rare, et seule la Chine a accepté, l’année dernière, d’investir une somme de treize millions de dollars américains dans le projet.