Eglises d'Asie

Mindanao : en attendant de prochaines négociations, le Front moro de libération islamique poursuit la guérilla

Publié le 18/03/2010




Le Front moro de libération islamique (FMLI), branche dissidente du Front moro de libération nationale (FMLN), a repris la guérilla. Au mois de juin 1996, il avait refusé de s’associer aux accords de paix signés entre le gouvernement et le Front moro national de libération nationale mettant fin à 24 années de rébellion et créant un Etat musulman séparé dans le sud du pays. Pourtant, au mois d’avril de cette année, les responsables du FMLI avaient entamé des négociations avec les représentants du gouvernement. Les deux parties n’ayant pu parvenir à un accord sur le positionnement de leurs forces sur le terrain, les négociations ont été provisoirement interrompues et rendez-vous a été pris pour le courant du mois de mai.

En attendant la reprise de contacts pacifiques, les hostilités entre les musulmans rebelles et les forces armées nationales se poursuivent, souvent très cruelles. Au cours de la dernière semaine d’avril, un heurt entre les deux forces en présence a entraîné la mort de 24 rebelles et de quatre militaires. Le 29 avril, en représailles pour les pertes subies, un motocycliste, identifié comme un membre du FMLI, lançait une grenade dans une maison de la ville de Sira, blessant grièvement quatre enfants.

Le 1er mai suivant, une troupe de 50 guérilleros, appartenant sans doute au FMLI, lançait une attaque contre un avant-poste de la ville de Tungawan, dans le village de Alto Gulod. Après une fusillade qui a duré trente minutes et qui a fait un mort chez les miliciens qui défendaient le poste, les assaillants se sont retirés en laissant un de leurs soldats blessé sur le terrain. Ils ont protégé leur retraite en amenant en otage un paysan de la région. Le corps de ce dernier a été retrouvé par les forces gouvernementales, au fond d’une rivière, criblé de balles et de coups de poignard.

D’autres incidents attribués au FMLI ont eu lieu, le 5 mai, dans la ville d’Ipil : une coopérative électrique a été bombardée tandis que l’on découvrait et désamorçait une bombe à retardement placée dans le marché.

Malgré ces marques apparentes de combativité, il se pourrait que le moral des troupes du FMLI et de certains autres mouvements rebelles ne soit pas excellent en ce moment. Selon les rapports en provenance de l’armée, 49 rebelles se sont ralliés aux forces gouvernementales durant la dernière semaine d’avril. 24 appartenaient au groupe Abu Sayaf, qui s’est spécialisé dans les actions dures visant les chrétiens du Mindanao. 25 étaient des militants du Front moro de libération islamique.