Eglises d'Asie

Dans la perspective d’une prochaine élection présidentielle, l’Eglise catholique demande des élections “propres”

Publié le 18/03/2010




L’élection du nouveau président de la République est proche, et la Commission épiscopale “Justice et paix” lance un appel pour qu’une nouvelle loi soit votée qui puisse assurer des élections propres et mettre fin aux pratiques frauduleuses d’achat des votes. Cet appel a été lancé le 11 mai 1997 par le président de la commission, Mgr. Ignace Pak Seok-hi, évêque d’Andong, qui s’inquiète de voir la Corée du Sud courir à la catastrophe à cause de l’argent et de son enracinement dans “des structures de péché”.

La Commission épiscopale “Justice et paix” demande donc au gouvernement et aux candidats éventuels d’aborder ces élections présidentielles de décembre prochain, “avec un esprit neuf et un comportement renouveléLa commission demande aussi à la nation toute entière d’être vigilante dans le contrôle du déroulement des élections.

Il est impossible d’aborder ce XXIème siècle sans se libérer de la politique de l’argentdit encore la commission dans son appel à “une politique de progrès moral à l’aube de ce troisième millénaireAjoutant que “une véritable démocratie ne peut exister que si la nation est gouvernée par la loi et établie sur une conception juste de l’hommeMgr. Pak appelle à “un changement radical des pratiques politiques“.

L’évêque d’Andong demande au gouvernement et au monde politique de changer de moeurs électorales et de cesser d’utiliser d’énormes sommes d’argent pour gagner des voix et organiser des rassemblements de masse. De telles pratiques engendrent toutes sortes de comportements sociaux anormaux tels que subornation, corruption. De plus, elles sont à l’origine de relations malsaines entre politiciens et hommes d’affaires. Pour mettre fin à cette situation, la commission suggère des réformes indispensables : une révision de la loi électorale et l’instauration de nouvelles lois plus adéquates.

Pour faire taire l’agitation qui règne depuis janvier dernier à la suite du scandale des pots-de-vin de l’affaire Hanbo et des révélations sur l’emploi de l’argent dans l’élection présidentielle de 1992, la commission demande à tous les politiciens de “faire leur examen de conscience en toute sincérité, d’admettre la dure réalité et de chercher un nouveau chemin

Interrogé par des journalistes sur les raisons de l’appel de la commission à promouvoir des élections “propres“, son secrétaire, le Père Anthony Seong Wan-hai a déclaré : “En tout état de cause, les politiciens ont à faire de sérieux efforts pour réviser la loi électorale et les électeurs pour ne pas vendre leur voix pour de l’argent et choisir leur candidat à partir de critères rationnels et non pas émotionnels

Le 17 mai 1997, Kim Hyon-chol, le second fils du président Kim Young-sam a été arrêté et accusé de corruption pour avoir accepté 3 milliards de won (environ 3,3 million de $US) d’un homme d’affaires. Le 19 mai, un catholique, Thomas Kim Dae-jung, était choisi comme candidat à l’élection présidentielle par le principal parti de l’opposition, Le Congrès national pour une politique nouvelle. C’est la quatrième fois qu’il se présente à la candidature suprême. Trois des quatre personnes considérées comme les principaux prétendants à la présidence du pays par le parti au pouvoir, le Nouveau parti coréen, sont eux aussi catholiques.