Eglises d'Asie

Hongkong : selon une organisation des droits de l’homme, les boat-people encourent certains risques lors de leur retour au Vietnam

Publié le 18/03/2010




Dans un récent rapport, l’organisation des droits de l’homme, “Human Rights Watch/Asia”, souligne que les boat-people retournant dans leur pays ne le font peut-être pas sans risque. Un certain nombre de cas de poursuites, pressions et intimidations exercées sur des personnes récemment rapatriées ont été relevés et cités par l’organisation américaine.

Le rapport signale, entre autres choses, qu’en septembre 1995, un hebdomadaire publié par la Sécurité de Hai Phong, a relaté que sur 1 432 boat-people récemment revenus au pays, les autorités avaient identifié 79 personnes suspectes du point de vue politique. Des demandeurs d’asile ayant un passé militaire ou s’étant engagé dans des activités anticommunistes lors de leur séjour à Hongkong, auraient été soumis à des interrogatoires à leur retour. Un des rapatriés est souvent interrogé par la police sur son appartenance au mouvement “Nouvelle démocratie”, un groupe politique anticommuniste particulièrement agissant dans les camps de Hongkong. Dans une lettre citée par l’organisation des droits de l’homme, l’ancien demandeur d’asile écrit : “La police vient souvent me voir. La vie devient pour moi relativement compliquée”.

Un risque spécial est encouru par les Vietnamiens ayant eu des liens au Vietnam avec les services de sécurité et interrogés ensuite par la Sécurité du territoire ou par des fonctionnaires de la défense américaine sur l’organisation du commandement ou sur la sécurité intérieure du Vietnam. Souvent, les autorités vietnamiennes savent qui a été interrogé, ce qui crée pour eux un danger certain. Dans une lettre écrite à son fils à Hongkong, un père au Vietnam l’a informé que sa maison et sa famille avaient été mises sous surveillance par la police après qu’il eut fourni certains documents à la Sécurité de Hongkong.

“Human Rights Watch” conclut à la nécessité absolue de se montrer d’une grande vigilance dans le suivi des anciens demandeurs d’asile, revenus au Vietnam dans le cadre des divers programmes de rapatriement.

Les conclusions et les préoccupations de l’organisation humanitaire ne sont pas partagés par les fonctionnaires du Haut commissariat aux réfugiés, qui pensent, au contraire, que la majorité des rapatriés ont recommencé une vie normale dans leur pays. Ils soulignent les efforts fournis par leur organisation pour la réintégration des rapatriés au sein de la société vietnamienne. En 1996, le Haut commissariat a financé 129 projets de réintégration d’un coût total de 2,8 millions de dollars. Il dépensera 5,3 millions de dollars dans le même objectif en 1997. Au total, le financement de la réintégration des rapatriés aura coûté 59 millions de dollars aux Nations Unies.