Eglises d'Asie

Tous les quatre ans, l’Ecole des hautes études bouddhistes de Hô Chi Minh-Ville recrute 250 étudiants

Publié le 18/03/2010




Le 27 avril 1997, l’école des hautes études bouddhistes de Hô Chi Minh-Ville organisait un concours d’entrée destiné à recruter 250 étudiants. Ceux-ci y recevront une formation qui devrait leur donner les capacités d’enseigner la doctrine bouddhiste dans diverses écoles du pays. Selon le journal officiel de l’Eglise bouddhique du Vietnam, “Giac Ngô” (Illumination) plus de 1 000 demandes d’inscriptions à l’examen provenant de 32 villes et provinces avaient été envoyées aux responsables de l’Eglise bouddhique du Vietnam. En fin de compte, 770 candidats seulement avaient été retenus pour passer les épreuves d’entrée.

L’Eglise bouddhique du Vietnam, patronnée par le Front patriotique du Vietnam, placée sous le contrôle soigneux de l’Etat, est la seule association générale bouddhiste reconnue officiellement. Elle dispose d’un système d’enseignement religieux s’étendant sur tout le territoire du Vietnam, avec deux écoles de hautes études bouddhistes destinés à former des enseignants, l’une à Hô Chi Minh-ville et l’autre à Hanoi. Les étudiants formés dans ces deux écoles sont, semble-t-il, destinés à former le corps professoral de quelque 23 écoles d’enseignement religieux fondamental ou élémentaires situées en diverses provinces du pays où à poursuivre des recherches dans des établissements spécialisés comme l’Institut de recherches bouddhiques de Hô Chi Minh-Ville (10). A l’issue de leur première formation, certains d’entre eux iront poursuivre leurs études à l’étranger, en Chine, en France, en Inde, au Japon, en Birmanie, au Sri Lanka et à Taïwan.

Les dispositions qui régissent le recrutement, à savoir l’imposition d’un certain nombre de critères politiques devant guider le choix des candidats, leur nombre, la fréquence des examens d’entrée, sont toutes imposées par l’Etat et sont particulièrement limitatives. Les nouvelles classes ne sont recrutées que tous les quatre ans pour un programme de formation qui lui aussi dure quatre ans. Du côté catholique, le recrutement a lieu tous les deux ans pour un nombre d’élèves moins important mais pour 6 séminaires. Le “curriculum vitae” des candidats à l’examen d’entrée est l’objet d’une grande attention. La revue Giac Ngô fait état d’un certain nombre de doléances exprimées par le directeur de l’Ecole de Hô Chi Minh-Ville, le vénérable Thich Dat Dao. Il se plaint en particulier du manque de personnel enseignant, de l’absence de financement, de la limitation du recrutement ainsi que de l’obligation de tenir compte du curriculum vitae des candidats, obligation qui, selon lui, n’est pas adaptée à la vie moderne.

Les doléances sont beaucoup plus vives dans certains milieux dissidents de l’Eglise bouddhiste, proches du bouddhisme unifié. En novembre 1994, à Huê, la “Sangha (communauté) des religieux de la province de Thua Thien s’était élevée contre les instances dirigeantes du bouddhisme d’Etat pour la façon dont fonctionnaient les écoles d’études bouddhistes. Selon un bulletin bouddhiste paru à Huê le 14 novembre 1994, elles seraient dotées d’un corps enseignant sans connaissances réelles, d’où ont été éliminés les religieux les plus versés en sciences religieuses, à la suite des interventions du Bureau des Affaires religieuses (11). Un cours de politique a, de plus, été introduit à l’intérieur du programme religieux.

Il existe à Hanoi, dans la pagode Quan Su, une école des hautes études bouddhistes équivalente à celle de Hô Chi Minh-Ville. On y forme des professeurs de doctrine religieuse qui dispenseront leur enseignement dans le Nord Vietnam.