Eglises d'Asie

Florès : Les écologistes accusent l’Eglise de vouloir détruire la forêt

Publié le 18/03/2010




Un militant écologiste local affirme que, dans le diocèse de Ruteng à Florès, c’est l’Eglise catholique qui est la seconde plus grande consommatrice de bois alors que le déboisement va en s’accentuant. Moire Moelino précise que la consommation de bois de l’Eglise locale est supérieure à celle du district administratif, avec 4 200 mètres cubes débités chaque année par deux scieries, l’une appartenant au diocèse, l’autre à la Société du Verbe Divin de la province de Ruteng.

Ce militant écologiste, expert au ministère des Eaux et Forêts, signale que, d’après l’enquête qu’il a menée en 1995, le district de Manggarai, possède la plus grande étendue de forêt tropicale de la province de Nusa Tenggara, soit 240 355 hectares. Quoiqu’il en soit, cette enquête confirme, dit-il, que, sans un contrôle très strict, le district est menacé de déboisement dans les 15 ans à venir. D’après lui, Manggarai perd annuellement 53.760 mètres cubes à cause d’une très forte demande de bois de chauffage et l’augmentation des nouvelles installations agricoles. Les 528 000 habitants du district consomment annuellement 45 000 mètres cubes de bois de chauffage et cette consommation ne fera que croître avec l’augmentation annuelle de 2% de la population.

Les chiffres recueillis par le bureau responsable des Eaux et Forêts montrent quant à eux, qu’en 20 ans ce ne sont pas moins de 20 ruisseaux qui se sont taris à cause du déboisement.

Les efforts accomplis par le programme de reboisement semblent être largement pris de vitesse quoique, affirme un responsable de la fondation St. Klaus dirigée par le Verbe Divin et qui travaille dans une des scieries, la fondation fournisse des jeunes plants aux particuliers comme aux organisations engagées dans le reboisement. De son côté, un catéchiste, qui a demandé l’anonymat, affirme que l’Eglise catholique locale a pris la tête d’un vaste programme de reboisement : “L’Eglise exploite deux scieries. Le bois qu’elles fournissent l’une et l’autre, sert à construire et à réparer les églises et les écoles, si bien que l’Eglise paie en nature bien plus qu’elle ne gagne. Je sais qu’elle a tout à fait conscience qu’il lui faut prendre la tête de ce mouvement en faveur du reboisement

La présence de bûcherons clandestins qui coopèrent avec les gardes forestiers et les fonctionnaires du district complique encore le problème. Plusieurs de ces bûcherons clandestins ont dit à des journalistes qu’ils se savaient dans l’illégalité mais que n’ayant pas de travail il leur fallait tout simplement vivre : “Nous nous arrangeons avec les fonctionnaires et les gardes et chacun y trouve son compte. Ils disent tout ignorer de nos activités parce qu”ils touchent de l’argent”. Dans d’autres cas, ce sont les fonctionnaires du gouvernement qui embauchent des clandestins pour abattre les arbres et qui les aident à éviter les gardes en les informant par avance de leur passage et de leur plan de campagne.

Même les bûcherons clandestins se plaignent des tronçonneuses utilisées par les sociétés locales en toute légalité et qui mettent en péril leur propre gagne-pain : “Nous ne savons rien faire d’autre. Nous aimerions que le gouvernement nous donne une formation pour que nous puissions travailler légalement dans une compagnie forestière