Eglises d'Asie

Mangalore : le diocèse organise la défense des droits et la promotion des employés de maison

Publié le 18/03/2010




“L’Organisation kanara pour le développement et la paixcréée en 1990 dans le diocèse de Mangalore, s’est donné pour objectif la défense des droits des 8 000 employés de maison du diocèse et s’efforce de faciliter les rapports entre patrons et employés. Dans cette perspective, l’association fait aussi office d’agence de placement et essaie de satisfaire employeurs et employés, grâce à des contrats aux termes clairs et aux conditions définies. Selon son directeur, le P. Gérard Lobo, le monde des employés de maison est un des secteurs sociaux dont la situation est la plus critique. La création de l’association fut décidée après que les résultats d’une enquête eurent révélé que cette catégorie professionnelle était sous-payée et ses droits fondamentaux loin d’être respectés.

Aujourd’hui, l’association a enregistré l’inscription de 676 femmes de ménage qui se montrent satisfaites des services qu’elles en ont reçus. L’une d’entre elles, Martha D’Souza, qui est employée de maison depuis l’âge de 7 ans, ne gagnait que 200 roupies (6 dollars) par mois ; grâce à l’association, son salaire s’élève aujourd’hui à 600 roupies. Une autre, âgée de 22 ans, aide-ménagère depuis qu’elle a perdu ses parents à l’âge de 9 ans, a déclaré qu’en adhérant à cette organisation, elle a recouvré la confiance et la dignité.

Cependant les bas salaires ne constituent pas le seul problème des femmes de ménage et employés de maison. Il n’est pas rare que les femmes de ménage soient l’objet d’agressions et de violences sexuelles de la part des hommes. La coordinatrice de l’association, soeur Léonni D’Sa, a déclaré que, d’une façon générale, les femmes rencontrées par elle sont contraintes d’accomplir de très nombreuses heures de travail sans le moindre loisir et sans protection légale. A cause de leur ignorance – elles sont le plus souvent illettrées – et de leur manque d’expérience, elles n’ont aucune possibilité de faire valoir leurs droits dans les contrats et accords avec leurs patrons. Grâce à la formation qu’elles reçoivent de l’Association, à l’attention suivie que celle-ci accorde à leurs problèmes, les employés de maison bénéficient d’une meilleure connaissance de leurs droits et de leurs devoirs.

Les employeurs ont, pendant un temps, boudé cet organisme destiné à rendre leurs employés plus conscients de leurs droits. Cependant leur résistance initiale a diminué lorsqu’ils se sont aperçus que leurs employés, mieux formés et plus informés, leur rendaient de meilleurs services.

En dehors des services professionnels rendus par l’Association aux employés de maison, le diocèse concentre actuellement ses efforts sur la promotion de cette catégorie professionnelle. Il a invité les religieuses à collaborer à cette tâche. Celles-ci les forment dans leur profession, les conseillent et organisent pour elles des rencontres informelles tous les troisièmes dimanches du mois. Par ailleurs, un Comité de laïcs a été fondé, qui a pour tâche d’assurer la justice sociale de cette catégorie de travailleuses, tout en les rendant conscientes de leurs droits. Enfin, des aides financières ont été accordées à 136 membres de l’Association, pour subvenir aux dépenses occasionnées par des mariages, la restauration de maisons, des traitements médicaux, ou encore l’éducation des enfants.