Eglises d'Asie

Brésiliens et Philippins sont les chrétiens d’origine étrangère les plus nombreux du pays

Publié le 18/03/2010




Brésiliens et Philippins forment les deux plus importants groupes de chrétiens d’origine étrangère et les Brésiliens surpassent même en nombre les catholiques japonais dans au moins un diocèse. D’après les statistiques publiées l’an dernier par la Conférence des évêques du Japon, les chrétiens d’origine étrangère représentent 47% des catholiques du pays soit presque 390 000 personnes. Ce qui porte à 825 000 le nombre total des catholiques au Japon.

52 000 de ces chrétiens d’origine étrangère inscrits dans les registres paroissiaux ont un permis de séjour périmé. Quant aux migrants catholiques entrés clandestinement dans le pays, personne ne connaît exactement leur nombre. Dans le diocèse de Nagoya, les catholiques d’origine étrangère représentent 72% de l’ensemble des 85 000 diocésains. Sur ces 61 000 catholiques étrangers, 26 000 sont brésiliens. Même chose dans le diocèse d’Urawa, au nord de Tôkyô. Sur les 78 500 catholiques, 60 000, soit 72% sont d’origine étrangère avec une majorité de Brésiliens suivie des Philippins et des Péruviens. La capitale culturelle du Japon, Kyôtô, possède elle aussi un fort contingent d’étrangers catholiques : 57% des 28 500 fidèles que compte le diocèse. Quant aux Chinois dont le nombre augmente, personne ne connaît le nombre de catholiques parmi eux. S’appuyant sur ces statistiques et les résultats d’un colloque entre prêtres concernés par les problèmes que pose l’arrivée de ces nouveaux chrétiens, l’archevêque de Tôkyô, le cardinal Shiyayanagi, a publié une lettre pastorale en mai dernier qui donne quelques directives aux chrétiens de son diocèse.

L’archevêque constate tout d’abord les difficultés que rencontrent ces hommes et ces femmes, travailleurs manuels pour la plupart : discrimination et mépris sur les lieux de travail, dans la vie quotidienne, le stress, l’isolement, l’incompréhension de la langue. “Comme l’a dit le pape, il n’y a pas d’étrangers dans l’Eglise; l’Eglise du Japon se doit d’évoluer. Fermer les yeux sur les souffrances de ceux qui sont affrontés dans leur vie de tous les jours aux différences de culture et de religion n’est pas digne du Christ. L’Eglise doit être la première à se tenir à leurs côtés et vivre avec euxécrit le cardinal.

Après quelques conseils pratiques sur la liturgie du baptême des enfants et l’Eucharistie dominicale en plusieurs langues, le cardinal aborde les problèmes de santé. Il demande aux paroisses, aux communautés religieuses et autres associations de former des équipes capables de répondre aux demandes des travailleurs étrangers malades, et, pour faire face aux frais médicaux ainsi occasionnés, d’organiser des quêtes afin que chacune de ces équipes se constitue un fonds de réserve en cas de besoin urgent. Quant aux relations au sein des paroisses entre chrétiens japonais et latino-américains, le cardinal recommande que, parmi ces derniers, “des responsables soient formés à mieux saisir l’environnement japonais où ils se trouvent, à mieux savoir dialoguer avec les membres de la communauté qui les accueille et qu’ils soient intégrés comme membres à part entière des conseils paroissiaux