Eglises d'Asie

Des groupes hindous accusent les chrétiens de conspirer pour les élections présidentielles

Publié le 18/03/2010




Des organisations hindoues ont accusé le pape Jean-Paul II et le Conseil oecuménique des Eglises de conspirer pour faciliter l’élection comme futur président de l’Union, d’un membre des basses castes qui serait “chrétien de coeur

Ces accusations ont commencé à se préciser après que Kocheril Raman Narayana, d’origine dalit, vice-président de l’Inde, eut gagné le soutien des trois principaux partis politiques du pays pour l’élection à la présidence qui doit avoir lieu dans quelque temps. “La candidature de Narayanan fait partie d’une conspiration plus large contre l’hindouisme et l’Inde, et nous nous y opposerons de toutes nos forcesa déclaré, le 23 juin 1997, Ashok Singhal, président du Vishwa Hindu Parishad (VHP) ou “Conseil mondial de l’hindouisme”. Selon Singhal, le VHP et huit organisations de dalits hindous ont l’intention de lancer une campagne nationale pour s’opposer à l’élévation éventuelle de Narayanan à la présidence du pays. Ashok Singhal a ajouté : “Narayanan n’est pas un dalit hindou, mais un chrétien de coeur. Il a des liens avec le Conseil oecuménique des Eglises et il connait personnellement le pape Jean-Paul II. Sa nomination fait partie du plan de l’Eglise pour étendre ses activités missionnaires en Inde

Narayanan est né dans une famille dalit pauvre du village de Uzhavoor, dans l’Etat du Kerala, et il a été éduqué dans des écoles chrétiennes de l’Etat. Il a ensuite obtenu une maîtrise d’économie à Londres avant de rejoindre le service diplomatique indien. Selon le porte-parole du VHP, Subhash Dev, ce n’est pas son intelligence qui l’a amené là où il se trouve, mais l’influence du clergé chrétien qui l’a fait s’inscrire à la “London School of Economics”. Ce sont les missionnaires chrétiens qui l’ont formé et lui ont fourni toutes les facilités à l’universitéPlus tard, Narayanan s’est marié à Ma Tint Tint, chrétienne originaire de Rangoun en Birmanie, où il se trouvait comme ambassadeur de l’Inde, “ce qui prouve, toujours selon Dev, que ses inclinations idéologiques et religieuses le font pencher davantage vers le christianisme que vers l’hindouisme

Subhash Dev accuse aussi Narayanan d’être proche de plusieurs évêques indiens et d’avoir participé, il y a une dizaine d’années, à une conférence organisée par le Conseil oecuménique des Eglises.

La Conférence épiscopale catholique de l’Inde a qualifié les allégations du VHP d’“absolument nulles” et ne méritant aucun autre commentaire.