Eglises d'Asie

Florès: un groupe marial accusé d’hérésie dans le diocèse de Ruteng

Publié le 18/03/2010




Depuis le jour de la fête de l’Ascension, le 8 mai 1997, les dirigeants d’un groupe de dévotion mariale, la Congrégation de Notre Dame du sacré coeur, ne peuvent plus participer à la messe de la paroisse de Wangkung du diocèse de Ruteng, dans la partie occidentale de l’île de Florès. Le conseil paroissial s’y oppose et a pris des dispositions très sévères pour que cette interdiction soit appliquée, en particulier, en confiant à un certain nombre de jeunes gens musclés la charge de leur interdire l’entrée de l’église.

Interrogé sur les raisons de cette interdiction, le président du conseil paroissial a déclaré qu’elle avait été prise à la suite d’une lettre pastorale de l’évêque du lieu, estimant que les activités de la congrégation constituaient un culte hérétique. La lettre préciserait que le groupe marial s’était égaré dans l’hérésie et que ses dirigeants prétendaient à tort détenir des dons de guérison et de prophétie. Les activités de l’association ne pouvant que semer la confusion et la division à l’intérieur de l’Eglise, il était demandé aux membres du groupe de revenir à l’enseignement authentique de l’Eglise. Selon le représentant du conseil paroissial, l’association aurait refusé de se soumettre aux instructions épiscopales.

Cependant, le dirigeant du groupe marial, Yohannes Jebatu, âgé de 31 ans, et diplômé en sciences politiques et sociales d’une université catholique,a rejeté les accusations portées contre lui et les membres de son association. « Les rumeurs qui ont été répandues parmi les catholiques au sujet de nos activités sont très loin de la réalité. Nous sommes très surpris d’avoir été accusés de vouloir créer une secte au sein de l’Eglise« . Yoannes Jebatu pense que l’évêque a été mal informé par des rapports de curés de paroisse tout à fait ignorants de la nature des activités de la congrégation mariale. Ce qui a été présenté comme l’exercice des dons de prophétie et de guérison n’était en réalité que des échanges bibliques et des prières pour les malades.

Selon les déclarations du dirigeant du groupe, la congrégation de Notre Dame du sacré coeur ne serait qu’un mouvement laïc cherchant à restaurer une dévotion traditionnelle, fondée sur la médiation mariale: « Per Mariam ad Jesum ». Ses membres sont encouragés à lire la Bible, à méditer, recevoir le sacrement de pénitence et à participer régulièrement à la messe. L’association a été créée en 1993 à Kupang au Timor occidental, par un groupe de pieux laïcs, accompagnés par un prêtre diocésain nommé comme leur aumônier. Les dirigeants du groupe marial ont l’intention de rencontrer l’évêque du lieu pour discuter des problèmes posés par leur groupe, mais auparavant, ils iront prendre l’avis du dirigeant suprême de la congrégation à Kupang.