Eglises d'Asie

Les bouddhistes protestent contre la propagation du christianisme dans l’armée nationale

Publié le 18/03/2010




Les bouddhistes coréens ont reçu des excuses officielles de la part du gouvernement après des incidents survenus dans des casernes militaires, qui, selon eux, présentaient un caractère « oppressif » et « insultant » à l’encontre de jeunes recrues de religion bouddhiste. Le 26 juin 1997, le ministre de la Défense nationale, Kim Dong-jin, a dit qu’il « regrettait beaucoup que la discrimination religieuse ait suscité une certaine anxiété chez les bouddhistes et dans la nation

Ces excuses publiques ont été provoquées par de vigoureuses protestations d’organisations bouddhistes accusant l’armée de « christianiser systématiquement » les nouvelles recrues de religion bouddhiste.

« L’éducation du caractère » est régulièrement menée « dans les églises militaireset les soldats sans religion déclarée sont systématiquement définis comme chrétiens, affirmait, le 17 juin 1997, la congrégation bouddhiste Chogye dans un communiqué de protestation. La plupart des officiers de l’école de guerre sont protestants et ils se sont adonnés à un certain prosélytisme auprès des nouveaux, dit encore l’organisation bouddhiste. Le communiqué ajoute que, quelquefois, les recrues bouddhistes ne sont même pas informées de l’existence de temples bouddhistes sur la base militaire et sont dirigées automatiquement vers une église. Les bouddhistes affirment aussi que, quinze jours avant Vesak, fête de la naissance de Bouddha, quelqu’un a dispersé des ordures à l’entrée du temple bouddhiste d’une base militaire. Pour toutes ces raisons la congrégation bouddhiste Chogye a exigé des excuses de la part du gouvernement, la punition des responsables et l’assurance que de tels incidents ne se reproduiraient pas.

Le 19 juin 1997, 30 organisations bouddhistes se sont joint à la congrégation Chogye en affirmant que les opinions religieuses partisanes des officiers de haut rang avaient souvent blessé les autres croyants et créé des conflits au sein de l’armée. Les bouddhistes ajoutent que c’est le président Kim Young-sam qui doit être tenu responsable de cet état de fait.

Ce n’est pas la première fois que les bouddhistes critiquent le président Kim Young-sam, protestant presbytérien, et affirment que ses préférences religieuses affectent la neutralité religieuse du gouvernement. Ils ont aussi souvent été irrités dans le passé par des dépradations commises contre des statues de Bouddha par des militants protestants qui estiment que le bouddhisme n’est qu’une « superstition