Eglises d'Asie – Philippines
Mindanao : l’application du Pacte de paix a pris du retard
Publié le 18/03/2010
Le pacte de paix prévoyait en particulier l’intégration de quelque 7 500 guérilleros du Front moro au sein des forces armées des Philippines ou de la police. Dès le début, cette opération a rencontré de nombreuses difficultés. En décembre 1996 (8), l’intégration avait été provisoirement interrompue en attendant que soit vérifiée l’authenticité de la liste des combattants du Front. Selon le porte-parole de la présidence, les clauses du pacte de septembre se rapportant à cette intégration prévoyaient que les combattants du Front moro ne pourraient être intégrés dans les forces officielles que s’ils étaient possesseurs de 72 unités de valeur acquises dans l’enseignement secondaire. Cette disposition retarde d’autant l’intégration car elle élimine de nombreux soldats du Front qui ne possèdent pas un tel niveau culturel. Les accords de septembre avaient aussi créé le Conseil des Philippines du Sud pour le développement et la paix. Cet organisme censé assurer le développement de 14 provinces et neuf villes n’avait jusqu’à présent reçu aucun financement du gouvernement. Déjà au mois de février dernier, le gouverneur de la Région autonome, Nur Misuari, qui est en même temps président du Conseil, s’était plaint de l’inaction du gouvernement en ce domaine. Lors de la rencontre du 7 juin dernier, Alexander Aguirre a informé les participants que 1,6 milliards de dollars avaient été débloqués par le gouvernement pour financer le développement de la région par l’intermédiaire du Conseil.
En conclusion, le représentant de la présidence a admis le retard pris par l’application des clauses signées lors des accords de septembre 1996. Il a pourtant fait preuve d’un optimisme modéré en ce qui concerne les suites de l’accord de septembre 1996. Selon lui, il y a des chances très importantes pour que l’application du Pacte soit une belle réussite. Cependant, il ne faut pas refuser d’envisager l’éventualité d’un échec. Les observateurs ont noté par ailleurs que certains membres de l’Assemblée de la Région autonome attribuent aux trop fréquent voyages à l’étranger de Nur Misuari l’actuel retard de fonctionnement des institutions nouvellement créées. Ils ont affirmé n’avoir pas encore rencontré leur président, depuis que celui-ci a pris ses fonctions à la tête de la Région autonome.