Eglises d'Asie

Plus de 2 000 anciens demandeurs d’asile vietnamiens à Hongkong seront accueillis aux Etats-Unis dans le cadre du programme de la dernière chance

Publié le 18/03/2010




De 1995 à fin de l’année 1996, la Chambre des représentants américains, puis le Département d’Etat, avaient élaboré un programme destiné à donner une dernière chance aux demandeurs d’asile vietnamiens à Hongkong, exclus du bénéfice du statut de réfugié par les services de l’immigration de Hongkong, à l’issue de la procédure dite du “screening” (Tri). Ce projet, appelé “track two” (deuxième voie), prévoyait un dernier examen pour les demandeurs d’asile, classés migrants économiques, acceptant le rapatriement au Vietnam. Ceux qui en feraient la demande pourraient être admis à une deuxième interview avec des officiers de l’immigration américaine, interview qui devait avoir lieu sur place au Vietnam. A l’issue de celle-ci, ils pourraient éventuellement bénéficier de l’asile aux Etats-Unis. Les Etats-Unis avaient tenu à faire connaître le contenu définitif du programme de la dernière chance, programme désormais appelé “Chance d’installation pour les Vietnamiens rapatriés”. Le 22 avril 1996, tous les camps de réfugiés du Sud-Est Asiatique en avaient été informés par un communiqué (18).

Selon un fonctionnaire de Washington ayant demandé l’anonymat, les Etats-Unis sont fermement décidés à tenir leurs engagements et accélérer la mise en application de ce programme de la dernière chance, auquel les autorité vietnamiennes ont donné leur accord au cours de l’année 1996. Les interviews d’un premier groupe de 600 demandeurs d’asile rapatriés volontaires au Vietnam, devraient débuter le 14 juillet 1997 au Sud-Vietnam. Selon les sources, la procédure devrait être très rapide. 10 000 personnes devraient être concernées par ce nouveau programme, c’est-à-dire environ 3 500 demandeurs d’asile et leur parenté.

Les pensionnaires des camps voulant bénéficier de cette dernière possibilité d’installation aux Etats-Unis devaient en faire la demande, avant même leur rapatriement, la date limite étant le 30 juin 1996. Quelque 5 700 pensionnaires des camps du Sud-Est Asiatique ont demandé à en bénéficier. Selon les engagements américains, une réponse aurait dû être donnée aux demandeurs d’asile vietnamiens dans les 60 jours qui suivraient leur retour au Vietnam. Cependant, la mise en place du programme est plus lente que prévue, surtout à cause du retard de l’administration vietnamienne à délivrer des visas de sortie à cette catégorie d’émigrants. Un premier départ avait eu lieu en avril. Il s’agissait de 52 rapatriés initialement classés migrants économiques puis rapatriés au Vietnam. Les Etats-Unis leur ont accordé l’asile après une interview ayant démontré qu’ils risquaient de subir des persécutions au Vietnam. Lors de sa dernière visite au Vietnam, les 26 et 27 juin, Mme Madeleine Albright a fait remarquer à ses interlocuteurs que, si l’administration vietnamienne facilite le départ des rapatriés auxquels les Etats-Unis offrent l’asile, il serait plus facile au Vietnam d’obtenir le statut de “nation la plus favorisée”.

A Hongkong, aucun rapatriement forcé n’a encore eu lieu, depuis le retour de Hongkong à la Chine. Le 2 juillet, un porte-parole du gouvernement vietnamien a fait savoir, à nouveau, que son pays était près a accueillir les derniers demandeurs d’asile encore à Hongkong, à condition qu’ils soient véritablement de nationalité vietnamienne. Ils sont, semble-t-il, au nombre de 430. 1 600 autres reconnus comme réfugiés politiques attendent toujours un accueil définitif dans un pays tiers. 397 ne sont pas reconnus comme Vietnamiens par les autorités de Hanoi. Enfin, 800 pensionnaires des camps sont tout récemment arrivés et seront rapatriés dans les prochains jours.