Eglises d'Asie

Selon le gouvernement, le Vietnam ne détient pas de prisonniers pour raison politique ou religieuse

Publié le 18/03/2010




Répondant aux questions de l’AFP, le 2 juillet 1997, un porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Vietnam a déclaré qu’au Vietnam, il n’existait absolument aucun prisonnier pour motif politique ou religieux. Tous les prisonniers sont détenus pour avoir violé la loi. Il a ajouté que la constitution vietnamienne garantissait aux citoyens vietnamiens toutes les formes de liberté, à savoir la liberté de presse, liberté de parole, liberté de rassemblement, liberté de manifestation, liberté de croyance et de religion. Il a ajouté que, dans la réalité, tous ces droits sont respectés.

Cette vigoureuse déclaration faisait suite à la visite du secrétaire d’Etat américain, Madeleine Albright, auprès du premier ministre, Vo Van Kiêt, effectuée le 27 juin 1997. Lors des entretiens, la responsable de la diplomatie américaine avait sollicité la libération de trois prisonniers d’opinion : le vénérable Thich Quang Do, Doan Viêt Hoat, Nguyên Dang Que. Dans la conférence de presse qui avait suivi la visite, elle avait fait remarquer que l’image internationale du Vietnam risquait de se ternir, si celui-ci persistait à ne pas autoriser l’opposition politique et la liberté de presse, à ne pas donner toute sa place à l’expression religieuse et à refuser de libérer les prisonniers de conscience. Mme Albright était aussi porteuse d’une lettre de l’épouse de Doan Viet Hoat, aujourd’hui aux Etats-Unis, où celle-ci demandait l’autorisation de rendre visite à son mari.

Le vénérable Thich Quang Dô est, parmi les trois prisonniers politiques, le plus récemment arrêté. Secrétaire général de l’Eglise bouddhique unifiée, il a été appréhendé le 4 janvier 1995 (11) après avoir écrit aux autorités une lettre ouverte de quarante pages, intitulée “Remarques sur les erreurs néfastes commises par le communisme à l’endroit du peuple et du bouddhisme vietnamiens” (12). Le 15 août 1995, il comparaissait devant le tribunal populaire dans un procès, appelé par la presse officielle “procès de Dang Phuc Tuê (nom séculier de Thich Quang Dô) et de sa cliqueTous étaient poursuivis pour avoir “saboté la politique gouvernementale d’union des religions, et utilisé la liberté et la démocratie pour attenter aux intérêts de l’Etat” (13). Condamné à 5 ans de prison, il refusait de faire appel et à la mi-octobre était transféré de Saigon au camp de Ba Sao au Nord-Vietnam. Les deux autres prisonniers ont milité pour la démocratie. M. Doan Viêt Hoat a été arrêté en 1990 pour avoir publié un bulletin “Tribune de la liberté”, plaidant pour la démocratie et le pluralisme. Jugé en 1993, il a été condamné à 20 ans de prison. M. Nguyên Dan Que est le fondateur d’un mouvement réformiste. Lui aussi a été condamné à 20 ans de prison.