Eglises d'Asie

A Kyôtô, plus d’un millier de religieux de toutes confessions venus du monde entier ont prié pour la paix

Publié le 18/03/2010




Le 4 août 1997, sur le mont Hiei, près de Kyoto, dans l’enceinte du temple d’une des plus anciennes sectes bouddhistes du Japon, la secte Tendaï, toutes les traditions religieuses du monde étaient représentées pour une journée de prière. 37 responsables religieux venus de 18 pays étaient présents : bahaïs, bouddhistes, chrétiens, hindous, musulmans, juifs, shintoistes, sikhs, zoroastriens. La journée clôturait une série de manifestations organisées à l’occasion de l’anniversaire du bombardement atomique de Hiroshima et de Nagasaki à la fin de la deuxième guerre mondiale.

Mais cette rencontre était surtout destinée à marquer le dixième anniversaire du premier sommet interreligieux du mont Hiei en 1987. Tous les participants se sont rassemblés devant la statue du fondateur de Tendaï, Saichô Daishi (767-822), au pied de laquelle brille une flamme qui, dit-on, ne s’est pas éteinte depuis huit siècles. Les robes noires des moines bouddhistes contrastaient avec les soutanes pourpres des deux cardinaux représentant l’Eglise catholique, le cardinal Vinko Puljic de Sarajevo et le cardinal Francis Arinze du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Sur une estrade drapée de bleu, les participants chrétiens ont prié pour la paix : le métropolitain grec orthodoxe Mar Gregorios Yohanna Ibrahim d’Aleppe (Syrie) et le Srilankais Wesley Ariarajah du Conseil mondial des Eglises. Un hindou de l’université de Patna en Inde, le grand mufti de Syrie, le grand rabbin David Rosen de New-York entre autres se sont joints à la prière. Le gong bouddhiste de Konpon Chudo s’est mêlé aux flûtes du choeur de Siga et aux tambours indiens avat et après la prière silencieuse.

Le mouvement des Focolari a présenté une pétition pour la paix dans le monde ayant recueilli 150 000 signatures. Tous les participants ont joint les mains pour exprimer leur volonté de travailler ensemble pour la paix. Mgr Yoshinao Otsuka et l’ancien évêque de Kyôtô, Mgr Tanaka, représentaient l’Eglise catholique du Japon, et c’est le cardinal Shirayanagi, archevêque de Tôkyô, qui a prononcé l’allocution finale. S’exprimant en tant que président de la Conférence des représentants religieux du Japon, il a dit : ” Tous les problèmes du monde ont leur origine dans notre avidité et notre insatiable désir de richesse matérielle. Pour cette prise de conscience, il nous faut cultiver le champ religieux où l’existence de tout vivant serait respectée et aimée, et redoubler d’effort pour développer une sensibilité religieuse imbibée de justice et de charité, de tolérance et de miséricorde