Eglises d'Asie

Hongkong ne sera plus un port de premier asile pour les réfugiés de la mer

Publié le 18/03/2010




La région administrative spéciale de Hongkong est décidée à se débarrasser au plus vite des derniers 1 300 demandeurs d’asile vietnamiens encore sur son territoire et ainsi mettre un terme définitif à la politique d’accueil des demandeurs d’asile mise en oeuvre par les autorités de l’ancien territoire britannique depuis 1979. C’est du moins ce que semble signifier la récente recommandation votée par le conseil législatif provisoire, le 20 août dernier. La motion demande au gouvernement de la Région de rapatrier le plus vite possible tous les boat-people vietnamiens encore dans les camps, d’abolir le statut de port de premier asile assigné à Hongkong par l’ancien gouvernement. Elle exige aussi le remboursement de la somme de 141 millions de dollars, due à Hongkong par le Haut-Commissariat aux réfugiés au titre de l’entretien des réfugiés. La motion a été présentée par Mme Selina Chow. Après avoir été amendée, la recommandation a reçu l’approbation de 26 membres du conseil ; quinze ont voté contre et deux se sont abstenus.

On connaissait depuis longtemps les intentions de la Chine à ce sujet. Elles avaient été encore précisées le 30 juillet dernier, lors d’une interview à la télévision, par Ma Yuzhen, le responsable chinois des Affaires étrangères pour la Région spéciale. Il avait en particulier souligné que le statut de port de premier asile avait été imposé par la Grande-Bretagne et qu’il n’avait plus de raison d’être. Il a aussi fait remarquer que la Grande-Bretagne et le Vietnam, signataires de l’accord de 1989, qui a permis le rapatriement de 69 000 Vietnamiens des camps de Hongkong, continuaient d’assumer la responsabilité de cette opération jusqu’à son achèvement.

Cependant, on peut penser que la fermeté des nouvelles autorités de Hongkong est surtout motivée par l’accroissement actuel des arrivées de demandeurs d’asile vietnamiens à Hongkong. A la fin du mois de juillet, plus de 1 218 vietnamiens, arrivés en bateau à moteur, étaient entrés illégalement sur le territoire depuis le début de l’année. Pour toute l’année 1996, on n’en avait enregistré que 1 038. Beaucoup de ces nouveaux immigrants sont d’anciens pensionnaires des camps déjà rapatriés volontaires ou forcés, une fois, ou même plusieurs fois. Les 15 occupants d’un bateau intercepté par la police le 27 juillet dernier étaient tous des récidivistes. Le nombre d’arrivées illégales s’est encore accru au mois d’août. Une vaste opération de police a même été déclenchée le 4 août pour pourchasser 600 Vietnamiens qui, selon les dires de migrants arrêtés, seraient arrivés en cargo au large de Hongkong, et auraient débarqué dans l’île de Lantau où le nouvel aéroport en construction réclame de la main d’oeuvre. Il ne s’agissait semble-t-il que d’un récit fantaisiste.

Par ailleurs, les rapatriements forcés, interrompus un temps après la rétrocession, ont repris. Le 7 août, pour la première fois, les nouvelles autorités organisaient le départ vers le Vietnam de 102 demandeurs d’asile, arrivés pour la plupart cette année. Un autre groupe de 80 pensionnaires des camps a été renvoyé vers Hanoi, le 12 août suivant.