Eglises d'Asie

Kathmandou : arrestation de seize militants des droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




Le 14 août 1997, seize militants des droits de l’homme ont été arrêtés à Kathmandou alors qu’ils manifestaient pour la libération d’un chef de l’opposition bhoutanaise. Les manifestants, réfugiés bhoutanais et militants des droits de l’homme, avaient accompli auparavant une marche à travers la ville et lancé des slogans demandant la libération immédiate et sans condition de Rongthong Kuenlay Dorji, chef de l’opposition bhoutanaise emprisonné en Inde.

Celui-ci avait été arrêté à New Delhi, il y a quelques mois, alors qu’il s’y trouvait en visite officielle pour représenter son parti, le Front uni démocratique du Bhoutan.

“L’arrestation de Dorji par l’administration indienne à la demande du gouvernement bhoutanais obéit à des motivations purement politiquesa déclaré Hari Adhikari Bangalay, secrétaire général du Conseil de coordination du mouvement bhoutanais, qui représente les réfugiés bhoutanais du Népal. Il a ajouté : “La communauté des réfugiés demande que l’Inde reconnaisse à Dorji son droit fondamental à la liberté de mouvement et d’expression

La police népalaise a opéré les arrestations au moment où les manifestants s’apprêtaient à s’installer devant l’ambassade indienne pour une grève de la faim de vingt-quatre heures.

100 000 réfugiés bhoutanais sont installés au Népal depuis le début des années 90, après que le gouvernement du Bhoutan eut décidé d’imposer des normes culturelles et religieuses strictement bouddhistes à toute la population du pays (10). Les citoyens bhoutanais d’origine népalaise et de religion hindoue ont alors quitté massivement le pays. Ils sont aujourd’hui installés dans huit camps au sud-est du Népal sous la protection du Haut-commissariat des Nations Unis pour les réfugiés et d’autres organisations non gouvernementales.

(10) EDA 183, 195, 201, 216, 247, sous la rubrique “Bhoutan”

Le gouvernement a lancé un sévère avertissement à une organisation religieuse protestante accusée de prosélytisme

Le gouvernement népalais a lancé un avertissement sérieux à une organisation non gouvernementale, financée par des adventistes américains, accusée de prosélytisme chrétien à l’encontre de ceux qu’il qualifie de “Népalais dociles des villagesLes autorités ont demandé à l’ADRA (Adventist Development and Relief Agency) de cesser les activités destinées à convertir les Népalais au christianisme ou de faire face aux conséquences qui en résulteraient. C’est le ministère des Affaires intérieures qui a publié l’avertissement, le 13 août 1997.

Quelques semaines auparavant, le ministère de la Santé avait demandé à un fonctionnaire de haut rang, Durga Bahadur Manadhar, de mener une enquête pour savoir si l’ADRA avait tenu compte des conditions mises à ses opérations au Népal (11). “Après une longue enquête, nous estimons que l’ADRA a violé la loi népalaise en s’adonnant au prosélytismea déclaré Manadhar à la presse.

Le gouvernement a aussi demandé à l’ADRA de fermer l’école adventiste de Dhulikel à quelques dizaines de kilomètres de Kathmandou parce que sa direction s’est engagée dans des activités “évangélistes”. La loi népalaise interdit les conversions religieuses qui peuvent être sanctionnées par des amendes ou des peines d’emprisonnement.