Eglises d'Asie

Le cardinal archevêque de Hanoi lance un appel au rajeunissement de l’épiscopat vietnamien

Publié le 18/03/2010




Mgr Phan Dinh Tung, cardinal archevêque de Hanoi, lors de l’ordination épiscopale, à Nha Trang, du nouveau coadjuteur, a souligné l’urgente nécessité d’une relève dans l’Eglise du Vietnam aussi bien au niveau de l’épiscopat, que du clergé et du laïcat. La société vietnamienne, a-t-il dit, traverse une période de transformations radicales. L’Eglise ne peut y répondre qu’en se renouvelant et en se rajeunissant.

Tout en se réjouissant du récent renfort apporté au corps épiscopal par les deux nouveaux évêques coadjuteurs nommés par Rome et récemment consacrés, Mgr Nguyên Thich Duc pour Ban Me Thuôt et Mgr Nguyên Van Nho, ordonné ce jour-là pour le diocèse de Nha Trang, le cardinal a souligné que le nombre des évêques au Vietnam s’est effondré dramatiquement. Il est passé de 42 en 1980, année de l’établissement de la Conférence épiscopale, à 31 aujourd’hui, en comptant les deux nouveaux évêques. Beaucoup d’entre eux sont très âgés ou malades. Leur nombre est insuffisant pour administrer l’Eglise du Vietnam. Quatre diocèses sont sans évêques titulaires. Le siège de Phu Cuong est vacant depuis le mois de février 1995. Aucun évêque n’a été encore nommé à Hung Hoa, pour remplacer Mgr Nguyên Phung Hiêu, décédé au mois de mai 1992. L’immense archidiocèse de Hô Chi Minh-Ville est aussi sans évêque depuis la mort de Mgr Paul Nguyên Van Binh, le 1er juillet 1995. Son administrateur apostolique, l’évêque de Phan Thiêt, Mgr Huynh Van Nghi, ne peut pas exercer ses fonctions d’une manière officielle, les autorités n’ayant toujours pas reconnu sa nomination par Rome. Pour le diocèse de Huê, qui n’a pourtant pas d’évêque officiel, la situation est beaucoup moins dramatique, puisque son administrateur apostolique, Mgr Nguyên Nhu Thê, reconnu par les autorités civiles, exerce sa tâche sans trop de difficultés.

Le Cardinal Tung, qui, à 79 ans, est aussi président de la Conférence épiscopale, a lancé un appel dont il n’a pas précisé les destinataires: “Il est temps que l’Eglise du Vietnam soit dotée d’un nouveau contingent de jeunes évêques capable de relever les défis du millénaire à venirIl a aussi souhaité l’avènement d’un clergé compétent, généreux, clairvoyant et uni, travaillant en collaboration avec un laïcat bien formé et adulte. Il est vrai que dans le domaine du clergé, les perspectives sont aujourd’hui plus encourageantes grâce aux six séminaires en plein fonctionnement, dont le recrutement n’est limité que par les règlements imposés par l’Etat.

Il est probable que l’appel du cardinal s’adresse en partie aux autorités de son pays. Les nominations épiscopales au Vietnam doivent obligatoirement recevoir l’approbation des autorités civiles. La nomination récente de deux jeunes évêques a été le fruit des négociations menées en octobre 1996 par la délégation romaine et les autorités vietnamiennes. Depuis cette époque, il semble que très peu de progrès aient été faits sur les cas épineux en discussion entre le Saint-Siège et le gouvernement, en particulier sur l’affaire de la succession de l’archevêque de Hô Chi Minh-Ville.