Eglises d'Asie

A l’annonce du décès de Mère Teresa, l’émotion a été unanime en Inde et dans beaucoup de pays d’Asie

Publié le 18/03/2010




Samedi 13 septembre, des centaines de milliers d’Indiens ont suivi la Mère Teresa à sa dernière demeure à Calcutta. L’émotion unanime manifestée par toutes les couches sociales de la population indienne à l’annonce de son décès, le 5 septembre, a été prise en compte par le gouvernement indien lui-même, qui a organisé des funérailles nationales pour la religieuse. C’est la première fois que cet honneur est accordé à une personnalité non politique en Inde. Pour beaucoup d’Indiens, la Mère Teresa avait atteint le statut de “grande âme”, et entre donc au panthéon hindou, au même titre que Gandhi ou Nehru. Le président de l’Union indienne, le premier ministre du gouvernement fédéral et plusieurs membres de son gouvernement étaient présents.

Plusieurs chefs d’Etat étrangers avaient aussi annoncé leur présence : parmi eux, le président de l’Albanie, le président italien Oscar Luigi et le président roumain Emil Constantainesco. Etaient présents aussi Hillary Clinton, Bernadette Chirac, la reine Sophia d’Espagne, la reine Fabiola de Belgique et la reine de Jordanie. Le pape était représenté par le secrétaire d’Etat du Vatican, le cardinal Angelo Sodano, accompagné du cardinal Simon Lourdusamy, ancien préfet de la congrégation des rites orientaux.

Dans d’autres pays d’Asie, au Népal, à Hongkong, en Corée du Sud, aux Philippines, au Japon, l’émotion était grande aussi dans les communautés chrétiennes. A Jakarta, en Indonésie, une messe solennelle, à la cathédrale, à la mémoire de la Mère Teresa, a rassemblé plusieurs milliers de personnes. Le président Kim Young Sam, de Corée du Sud, a exprimé ses condoléances à la soeur Nirmala Joshi, qui a remplacé Mère Teresa à la tête des missionnaires de la Charité.

Née le 26 août 1910 à Skopje, en Serbie, elle était la plus jeune des trois enfants de parents catholiques albanais. De son nom de baptême, Agnès Gonxa, elle prit le nom de Teresa, quand elle entra au couvent des soeurs de Lorette à l’âge de 18 ans. L’année suivante, elle fut envoyée à Calcutta où elle commença à enseigner à Entally. Plus tard, elle devint principale de cette école de filles.

C’est le 10 septembre 1946, selon ses dires, alors qu’elle était dans le train de Darjeeling qu’elle reçut ce qu’elle décrivit comme “un appel dans un appelLe premier appel avait été à la vie religieuse, et le second était à quitter son couvent pour travailler et vivre avec les pauvres. En 1948, après avoir obtenu la permission des autorités, elle commença à travailler dans un bidonville de Calcutta, portant le sari blanc et bleu qui allait devenir ensuite l’uniforme des missionnaires de la Charité. Elle fut rapidement rejointe par une dizaine de ses anciens élèves et, dès 1950, la nouvelle congrégation fut instituée sous la responsabilité de l’archidiocèse de Calcutta. Quinze ans plus tard, les missionnaires de la Charité sont devenues une congrégation de droit pontifical.

En 1952, Mère Teresa ouvrit sa première maison “Nirmal Hrdaya” à Calcutta. Aujourd’hui, la congrégation des missionnaires de la Charité gère 456 maisons dans une centaine de pays à travers le monde et ses membres sont au nombre de 4 500. En 1979, la Mère Teresa avait reçu le prix Nobel de la paix.