Eglises d'Asie

Irian Jaya : les Eglises chrétiennes lancent un appel à la commission nationale des droits de l’homme

Publié le 18/03/2010




Le 9 septembre 1997, les chefs des Eglises chrétiennes de la province d’Irian Jaya, dans l’est du pays, ont lancé un appel solennel à la commission nationale des droits de l’homme : ils estiment qu’une enquête approfondie doit être menée dans la province sur les violations des droits de l’homme qu’ils disent être constantes depuis deux ans (3).

Ce communiqué, signé par les deux Eglises protestantes et l’Eglise catholique du district de Mimika, dans le centre de la province, a été rendu public alors même que la commission nationale des droits de l’homme venait de passer deux jours dans la région. Selon les dirigeants des Eglises, il n’est pas possible que les membres de la commission aient rassemblé en deux jours suffisamment d’informations pour trouver une solution au conflit qui dresse depuis deux ans la population locale contre une filiale de la compagnie minière américaine “Freeport MacMoran Copper and Gold Inc.”.

Selon les dirigeants chrétiens, “ce passage de la commission ne s’est pas déroulé dans la sincérité et ses membres n’ont pas pu aller au fond du conflit qui oppose le peuple à Freeport pas plus qu’ils n’ont pu comprendre les conflits internes créés chez les aborigènes par la fondation établie par Freeport et à laquelle la compagnie verse 1% de ses profits annuelsCette fondation avait été établie par la compagnie minière l’année dernière à la suite de violentes émeutes près de Timika, qui avaient fait douze morts.

Les accusations des dirigeants chrétiens font suite au rapport publié par une compagnie indépendante de consultants, “Labat-Anderson”, sur la situation sociale en Irian Jaya. Selon ce rapport, la fondation établie par “Freeport” n’aide en rien à apaiser les tensions sociales dans une région qui possède les plus grandes réserves d’or du monde. Les dirigeants chrétiens disent eux aussi que l’absence de transparence dans l’utilisation des fonds, et un choix contestable des récipiendaires de l’argent de “Freeport” ont attisé les tensions interethniques.

Deux aborigènes ont été assassinés et abandonnés au bord d’une route au mois d’août 1997 à Timika, après avoir été vus dans un véhicule appartenant à “Freeport”. C’est cet incident qui avait provoqué la venue de la commission nationale des droits de l’homme les 31 août et 1er septembre.