Eglises d'Asie

Le nombre d’enseignants est trop peu élevé dans les six grands séminaires du pays

Publié le 18/03/2010




Lors de la réunion qu’ils ont tenue au mois de juin dernier, les représentants des six grands séminaires aujourd’hui en fonctionnement dans le pays ont mené une réflexion sur le fonctionnement de leurs établissements, l’enseignement qui y est dispensé et les possibilités actuelles du corps enseignant. Une partie de leurs réflexions et constatations s’était exprimée dans la pétition envoyée à la Conférence épiscopale et aux autorités civiles (13). Le rapport rédigé à l’issue de cette rencontre et certaines déclarations de Mgr Nguyên Nhu Thê, ordinaire du lieu, qui présidait les travaux, ont apporté des renseignements supplémentaires sur la vie interne de ces établissements et en particulier sur les difficultés rencontrées par le corps enseignant.

Selon les participants de la rencontre de responsables de séminaires, la qualité de la formation et de l’éducation dispensées dans les grands séminaires est grandement affectée par le manque d’enseignants et de formateurs à plein temps. Un rapport récent sur la formation sacerdotale relate que 60 et 70 prêtres, séculiers et religieux, enseignent dans l’ensemble des six établissements actuels. Cependant, la plupart d’entre eux sont titulaires dans un des séminaires et vont dispenser leurs cours dans un ou plusieurs autres. Nombreux sont aussi ceux qui par ailleurs remplissent d’autres fonctions pastorales dans leurs diocèses ou congrégations. Un des rapports mentionnés pendant la réunion indique que le nombre d’enseignants à plein temps est le plus élevé à Hô Chi Minh-Ville (onze) et le plus bas dans les maisons de formation du Nord-Vietnam : les séminaires de Hanoi et Vinh n’ont chacun que trois enseignants à plein temps. Huê et Can Tho en ont sept chacun. Nha Trang n’en a que quatre.

Tous les séminaires sont obligés de recourir à des professeurs venant d’ailleurs et d’envoyer un ou plusieurs membres de leur corps enseignant faire des séries de cours dans d’autres établissements. Le séminaire de Hô Chi Minh-Ville, qui possède 27 professeurs à plein temps ou à temps partiel, est, à périodes déterminées, privé de certains d’entre eux qui vont dispenser leur enseignement à Ha Noi, Huê, et Vinh. Ce système ne manque pas d’avoir des répercussions fâcheuses bien que non catastrophiques sur la pédagogie mise en oeuvre. Les professeurs “visiteurs” ne demeurant dans l’établissement que pour un séjour d’un mois, leurs cours sont bloqués dans ce laps de temps et se succèdent sans répit, difficilement assimilés par les étudiants.

La pénurie actuelle d’enseignants et la gêne qu’elle occasionne ne troublent cependant pas outre mesure les responsables qui placent aujourd’hui leurs espoirs sur les cinquante jeunes prêtres envoyés faire des études à Rome, à Paris et autres lieux, depuis quelques années. Environ 35 d’entre eux poursuivent aujourd’hui des études à Paris, pris en charge et guidés par la société des Missions Etrangères de Paris à qui Mgr Nguyên Nhu Thê a voulu exprimer l’expression de sa particulière reconnaissance à l’occasion de cette dernière rencontre des responsables de séminaires.