Eglises d'Asie – Japon
Les religieuses d’une école catholique entrent en conflit ouvert avec l’épiscopat japonais à la suite du licenciement abusif d’un enseignant
Publié le 18/03/2010
Ce professeur licencié n’est autre que Yukinobu Aoyagi, militant catholique de Fukuoka, membre de la commission Justice et Paix, qui depuis plus de 20 ans s’efforce d’aider les travailleurs étrangers en difficulté au Japon, en particulier les Péruviens et les Brésiliens d’origine japonaise (4). Malgré le soutien unanime de l’ensemble des catholiques du Japon et des évêques, il fut emprisonné, relâché puis jugé en première instance, et enfin très injustement condamné, le 13 mars 1996, pour infraction à la législation sur les travailleurs immigrés et assistance à étranger en situation irrégulière.
Le 21 mars 1996, les soeurs de la Congrégation de Notre-Dame (Canada) qui dirigent l’école très huppée où enseignait M. Aoyagi, le Meji-Gakuen, lui signifiaient, par lettre, sa mise en congé sans salaire jusqu’au jugement définitif, la suppression des assurances sociales et de maladie de la mutuelle des écoles privées et la non-inclusion dans sa prime de retraite de la période comprise entre le 14 mars 1996 et le jugement définitif.
Emus par tant d’injustice, la commission « Justice et paix » et l’évêque responsable, Mgr Okada, ainsi que les deux secrétaires, les PP. Okura et Ohara, sont intervenus comme intermédiaires auprès des soeurs Imaizumi, directrice de l’école, et Terashima, supérieure de la congégation, pour essayer de trouver un accord. A l’étonnement de tous, le 27 mai 1997, par un simple fax adressé à Mgr Okada, soeur Imaizumi refusait toute médiation dans les termes suivants : « Le comité de direction du Meiji-Gakuen, dans la situation actuelle, considère comme nulle et non avenue toute tentative de médiation par Mgr Okada pour la résolution du problème de M. Aoyagi
A la suite de cette réponse, pour défendre son statut et ses droits de travailleur, M. Aoyagi s’est inscrit à un syndicat pour travailleurs non organisés de la région de Fukuoka (Fukuoka-chiku-gôdô-rôdô-kumiai) qui a fait appel en son nom au conseil des prudhommes. Le 2 mai, celui-ci a donné l’ordre à l’école du Meiji-Gakuen d’entamer des négociations avec M. Aoyagi, mais les religieuses sont restées inflexibles.
Le 12 juin 1997, Mgr Okada, la commission « Justice et paix » et les deux prêtres secrétaires de la commission ont fait appel à la Conférence épiscopale du Japon pour demander à tous les évêques d’user de leur influence auprès de la directrice du Meiji-Gakuen et des soeurs responsables de la Congrégation Notre-Dame. Le 20 juin, Mgr Hamao, président de la Conférence épiscopale adressait une lettre aux religieuses où, après avoir exprimé la profonde peine des évêques devant un tel différend entre chrétiens, il demandait « l’établissement rapide d’un compromis entre les deux parties et ce, en conformité avec les lois du travail et les lois publiquesCette lettre a été rendue publique quelques jours plus tard.