Eglises d'Asie

Mise en cause de la qualité religieuse et morale de la formation dispensée dans les écoles bouddhiques autorisées par l’Etat

Publié le 18/03/2010




Une lettre destinée à la Commission des droits de l’homme de l’ONU et transmise à cet organisme par le Comité Vietnam pour les droits de l’homme (15) vient de mettre en cause la qualité et l’importance des écoles des hautes études bouddhiques, mises en place par l’Eglise bouddhiste unifiée au centre, au sud et au nord du Vietnam, avec l’autorisation du gouvernement, la plus récente d’entre elles venant d’être créée à Huê le 25 juin dernier (16). Le document, rédigé le 15 août dernier par le vénérable Thich Thiên Khai, au nom de l'”Association monastique pour la protection du Dharma au Vietnamaccuse le gouvernement de s’en prendre à la tradition culturelle du bouddhisme vietnamien, en particulier, en interdisant aux religieux et fidèles de recevoir l’éducation religieuse. “Depuis de nombreuses années, dit la lettre, nous avons perdu le droit à l’éducationLa lettre poursuit en affirmant que, dans le Vietnam d’aujourd’hui, moines et fidèles bouddhistes n’ont pas la liberté d’étudier le Dharma et de développer la tradition culturelle du bouddhisme.

Selon la lettre, en 1981, le vénérable Thich Duc Nhuân, alors patriarche de l’Eglise bouddhiste d’Etat, lors d’une rencontre avec le premier ministre Pham Van Dông, avait demandé la création de trois universités bouddhiques au Vietnam. Or actuellement, il n’existe que trois écoles de hautes études bouddhiques et 24 écoles dispensant des connaissances de base. Ces écoles, selon un religieux de l’Eglise bouddhique d’Etat, le vénérable Thich Tu Man (17), seraient des établissements où l’on poursuit des études mais où il manque une formation monastique et morale.

La lettre met la situation actuelle des études bouddhistes en parallèle avec celle qui existait avant 1975 au Sud-Vietnam. Le bouddhisme y possédait l’université Van Hanh de Saïgon, fréquentée par 5 000 étudiants y poursuivant des études religieuses et profanes, 25 instituts d’études bouddhiques, 200 écoles secondaires et primaires (Bô Dê), avec 100 000 élèves et 2 000 enseignants.