Eglises d'Asie

En visite en Hollande, le cardinal-archevêque de Tôkyô demande pardon pour les crimes de guerre de l’armée japonaise

Publié le 18/03/2010




Invité par la Conférence des évêques néerlandais, le cardinal-archevêque de Tôkyô, Mgr Shirayanagi, a demandé pardon pour les crimes commis par les forces militaires japonaises pendant la deuxième guerre mondiale et pour l’oubli par l’Eglise du Japon, de l’esprit évangélique. Pour cela, le cardinal a repris mot pour mot la déclaration qu’il avait déjà faite à la Fédération des conférences épiscopales d’Asie (FABC) en 1986 : “Je voudrais vous redire à vous aussi, peuple néerlandais qui avez souffert dans le passé à cause des exactions des forces militaires japonaises, ce que j’ai déjà dit. Nous, évêques catholiques du Japon, ainsi que tous les membres de notre communauté, nous demandons sincèrement pardon à Dieu et à vous, ainsi qu’à nos frères et soeurs d’Asie et du Pacifique, pour les grandes souffrances causées par les japonais pendant la guerre

En 1940, les forces armées japonaise avaient, en effet, envahi l’Indonésie, colonie néerlandaise, enfermé les colons néerlandais dans des camps de concentration et soumis un certain nombre de femmes à un véritable esclavage sexuel au profit de leurs troupes.

C’est au cours d’une messe concélébrée avec le cardinal Simonis, d’Utrecht, au monastère carmélite de Boxmeer qu’il a abordé également le problème de la responsabilité de l’Eglise du Japon : “Nous devons avouer que l’Eglise catholique japonaise n’avait pas pris conscience combien les exactions commises avaient été inhumaines et contraires à l’Evangile. Elle avait oublié le rôle prophétique qui devait être le sien, pour protéger la vie humaine et accomplir la volonté de Dieu

Pendant son séjour aux Pays-Bas, le cardinal a rencontré des groupes de Néerlandais demandant individuellement au gouvernement japonais des réparations pour les dommages subis dans les prisons japonaises et les camps d’internement. Il a rencontré aussi les enfants nés, à l’époque, des couples formés par des soldats japonais et des femmes néerlandaises.

Cette visite faisait suite à une rencontre fortuite, en mars 1987, d’un ancien d’Indonésie, Léo Geleinse, qui avait décrit à l’archevêque de Tôkyô, pas encore cardinal, les souffrances endurées dans les camps japonais. Après cette rencontre, Léo Geleinse avait mis par écrit son histoire dans un livre qui fut traduit et publié en japonais en 1994.

Quelques phrases du cardinal résument le but de cette visite : “J’ai visité la Chine, la Corée et les Philippines pour demander pardon aux peuples de tous ces pays. Pour le cinquantième anniversaire de la fin de la guerre, le 15 août 1995, nous avons tous célébré l’Eucharistie pour la réconciliation de l’Amérique, de l’Australie et du Japon. La visite que je viens de faire aux Pays-Bas est une des étapes de mon pèlerinage