Eglises d'Asie

La jeunesse vietnamienne associe une sexualité traditionnelle à une conception du mariage déjà proche de celle de l’Occident

Publié le 18/03/2010




Les résultats d’une enquête réalisée auprès des jeunes célibataires de Hô Chi Minh-Ville, publiés récemment par l’hebdomadaire vietnamien le plus lu au Sud-Vietnam (13), fait apparaître un remarquable contraste entre ce qui est révélé de la vie sexuelle des jeunes et les transformations en train d’affecter la conception et la réalité du mariage et de la vie de couple.

Le sondage effectué par l’hebdomadaire saïgonais sur un groupe de 500 jeunes gens de moins de 25 ans et encore non-mariés laisse apparaître que les rapports entre filles et garçons obéissent encore, dans le domaine de la sexualité, à des critères tout à fait traditionnels et très différents de ceux qui ont cours dans la jeunesse de la plupart des pays occidentaux. Ainsi, seules 88 personnes du groupe, à savoir 18,60 % déclarent avoir eu des relations sexuelles avec une personne de l’autre sexe (70 garçons et 18 jeunes filles). Témoignent d’une même attitude, les 92,2 % de personnes interrogées qui condamnent les relations sexuelles extra-conjugales. La résistance au laxisme occidental est encore plus forte dans des domaines où l’influence des traditions confucéenne et chrétienne sont particulièrement profondes. Ainsi, 4,4 % seulement des jeunes célibataires, objets de l’enquête, admettent la légitimité de l’homosexualité.

Si la sexualité, du moins dans les déclarations recueillies pour ce sondage, est largement conforme à ce qu’elle était avant 1975, il semble que la conception du mariage et sa place dans la vie sont en train de subir de profondes transformations dans l’esprit de la jeunesse vietnamienne. Il peut être difficile d’interpréter le fait que près de la moitié des jeunes pensent qu’il faut distinguer la personne que l’on aime de celle que l’on choisira pour épouse; peut-être peut-on voir là une trace de l’insistance confucéenne et chrétienne sur les devoirs familiaux. Dans un autre groupe de questions, ils sont encore 23 % à répondre que le mariage est avant tout constitué par l’exercice de devoirs. Cependant les critères invoqués pour décider du choix du partenaire montrent une véritable rupture avec la conception traditionnelle du couple marié. Pour 60 % des personnes interrogées, ce qui compte en premier lieu ce sont les affinités personnelles et les intérêts communs. Vient en second lieu l’attirance sexuelle qui est un motif de choix pour près de 23 % des jeunes gens, objets de l’enquête. Plus significative encore est l’énumération des personnes exerçant une influence sur le choix du conjoint. 25 % seulement des personnes interrogées se sont référées à l’opinion de leurs parents. Pour 9,85 % le jugement des amis est entré en ligne de compte. La grande majorité a fait son choix dans le secret de sa subjectivité.

D’autres éléments d’appréciation signalés par la revue permettent aussi de conclure à d’autres transformations apportées à la conception du mariage dans les temps modernes. La famille vietnamienne future telle qu’elle se profile à travers les résultats de l’enquête aura les caractéristiques suivantes. L’âge moyen des époux au moment du mariage sera plus avancé : il sera de 27 ans pour les hommes et 24 ans pour les filles. Le nombre d’enfants par famille s’établira autour de deux et un délai de de près de quatre années séparera leur naissance.